Jeudi dernier, par décret présidentiel N°2022-109/PR en date du 31 octobre 2022, le chef de l’Etat Faure Gnassingbé a accordé la grâce présidentielle à 364 prisonniers. Mais les Togolais apprécient diversement cette remise en liberté qui causerait plus d’ennuis que du bien aux honnêtes citoyens, selon de nombreuses personnes.
En fin d’année (parfois en début d’année), Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005, dans sa « magnanimité » décide de l’élargissement de certains prisonniers. Cette année encore, il l’a fait. Sauf que ceux qu’on espérait être élargi, croupissent encore dans les prisons du pays. Les prisonniers politiques doivent encore attendre ou doivent purger la totalité de leur peine, même s’ils sont arbitrairement jeté en prison.
Au total 364 détenus ont été remis en liberté. Pas un seul prisonnier politique dans le lot. Comme à l’accoutumé, seuls les détenus de droit commun (dont la plupart sont des malandrins, des braqueurs, des violeurs et des voleurs de poules et des larcins de tout acabit ) ont bénéficié de cette « clémence » du chef de l’Etat togolais. Les prisonniers politiques injustement détenus, et ce dans des conditions inhumaines (sic), sont toujours gardés au chaud.
Loin de nous de condamner ce geste du chef de l’Etat relativement apprécié. Mais le constat que l’on fait quelques mois après chaque grâce présidentielle, c’est ce regain vertigineux des phénomènes de braquage et d’insécurité dans le pays. Certains de ces criminels dont la réinsertion est difficile ne perdent pas le temps pour reprendre du service. Une situation que tout le monde connaisse très bien dans ce pays.
En 2019, invité dans l’émission « Forum » sur les plateaux de New World TV, dans le cadre du bilan du premier semestre de l’année, le Général Yark Damehame, ministre togolais en charge de la Sécurité et de la Protection civile a avoué que ce sont des prisonniers graciés qui sont souvent à l’origine des braquages dans le pays.
« Au mois de décembre 2018, il y a eu la libération d’un certain nombre de détenus. (…) Mais il y avait une bonne partie qui était condamnée pour vol à main armée, groupement de malfaiteurs, braquages… Ils ont été libérés parce qu’ils ont purgé leur peine. Mais il y a certains à qui il restait un mois ou deux mois… Peut-être pour désengorger la prison civile de Lomé, ils ont eux aussi bénéficié de cette grâce présidentielle. A la sortie, naturellement, certains se sont amendés, ils ont trouvé que ce qui leur avait amené à la prison n’était pas une bonne chose. Mais il y a eu une bonne partie des détenus qui, n’ayant peut-être pas encore trouvé du boulot, sont replongés dans ces genres d’infractions, et qui malheureusement met en mal nos populations », avait-il reconnu.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que ce nouvel élargissement des détenus ne sera pas sans conséquences. Dans les jours à venir, certains de ces criminels récidivistes feront sûrement encore des victimes sur leur passage.