Une loi votée ce mercredi 28 décembre 2022 interdit désormais à toute personne binationale de prétendre à la magistrature suprême aux Comores.
Un texte sur l’élection du président de l’Union des Comores vient d’être votée, empêchant dorénavant les binationaux de devenir président de la République. La nouvelle loi souligne qu’il faut être Comorien par filiation pour briguer la magistrature suprême.
Ce qui veut dire que les Comoriens par naturalisation ne pourront pas être chef de l’Etat. Avec la précision qu’ils ne pourront pas avoir accès au palais Beit-Salam, même s’ils renoncent à leurs autres nationalités.
La nouvelle loi suscite des polémiques. Certains y voient la volonté de refuser la candidature des Comoriens de la diaspora. « Tant qu’il n’y a pas d’exclusion de la diaspora… La diaspora peut rester en tant que telle, mais ce qu’on a dit, c’est que le candidat de la diaspora peut aller à toutes les élections. Pour l’élection présidentielle, il faut qu’il renonce à sa nationalité. Donc, il n’est pas exclu de facto, il faut qu’il renonce », tente de rassurer Fakridine Mahamoud, le ministre de l’Intérieur.
« Ce texte, qui vise les binationaux – et particulièrement les Franco-Comoriens – est un signal très négatif. C’est l’expression du mépris, du manque de reconnaissance aux apports considérables des Comoriens de l’extérieur, et notamment ceux qui sont en France », déplore Me Saïd Larifou, le président du Ridja et ancien candidat à l’élection présidentielle de 2019.
Aux Comores, la prochaine élection présidentielle est fixée en 2024. Plusieurs personnalités présidentiables sont binationales.
L’économie des Comores est une catastrophe en raison la corruption généralisée et un pillage organisé et systématique des ressources de l’Etat. Ce sont les comoriens de la diaspora qui permettent à leurs familles restés au pays de survivre. C’est vraiment triste.