Togo-Lawson-Hall, des sœurs d’influence

Elles se prénomment Cina, Cathia et Sonia. Chacune à son poste, les sœurs Lawson exercent des responsabilités à haut niveau au service d’un réseau d’influence franco-togolais qui mêle politique, argent et pouvoir.

Au Togo, Cina Lawson occupe des fonctions ministérielles depuis 2010. Élevée et éduquée en France, elle est la coqueluche des forums dédiés aux femmes africaines. En 2013, le magazine Jeune Afrique faisait d’elle l’une des « 25 femmes d’affaires les plus influentes en Afrique ». En septembre 2017, c’est elle, en tant que ministre des Télécoms, qui est à la manœuvre quand le gouvernement coupe Internet afin de limiter la fronde sociale et empêcher les manifestations anti-gouvernementales qui feront plusieurs morts. A cette époque, une nouvelle opposition surnommée « Togo Debout » exige un retour à la Constitution de 1992 et la réintroduction de deux mandats présidentiels au maximum. Pendant six jours, Cina Lawson et le gouvernement assument de fermer Facebook, WhatsApp et l’Internet mobile, malgré les nombreuses critiques de la communauté internationale.

En 2020, une enquête menée par Le Monde et The Guardian révèle que le régime togolais aurait utilisé le logiciel espion Pegasus pour cibler des religieux catholiques, des militants de la société civile et des opposants politiques. Des recherches menées par le « Citizen Lab » au Canada indiquent que le logiciel espion aurait été commandé en 2017, après les manifestations.

Sœur CathiaHall

Cathia Lawson, la sœur de Cina, est un autre des maillons du réseau d’influence de Vincent Bolloré entre la France et le Togo. Titulaire d’un diplôme d’études approfondies (DEA) en finance obtenu à l’université Paris Dauphine, elle entre à la Société générale en 1999 en tant qu’analyste financière. En décembre 2015, elle est élue manager de l’année pour la sixième édition de « La Tribune Women’s Awards ». En 2017, aux côtés du maire travailliste de Londres Sadiq Khan, Cathia Lawson reçoit le trophée de la diversité décerné par le think-tank « Club XXIème Siècle », dans la catégorie « parcours professionnel. » Cette banquière de nationalité française dirige en 2022 le comité d’audit de Vivendi et siège au conseil de surveillance du géant français des médias. Elle est également administratrice non exécutive de l’Agence française de développement (AFD), le principal organisme d’aide du gouvernement français.

Sonia Lawson aussi

La troisième des sœurs Lawson, Sonia, est également réputée très proche de Faure Gnassingbé. On la retrouve au cœur d’un conflit qui a opposé l’État togolais au groupe français Accor : en 2014, le gouvernement invoque une rupture présumée de contrat pour s’emparer de l’hôtel de luxe Sarakawa. L’établissement est confié en gestion par le président à une société publique dirigée par Sonia Lawson. En réponse, Accor attaque en justice jusqu’à ce qu’un tribunal français juge en décembre 2017 l’expropriation « arbitraire », condamnant l’État togolais à une amende de 4 millions d’euros. A ce jour, la facture n’a jamais été réglée.

Patronne d’une société unipersonnelle de BTP portant son nom, Sonia Lawson aurait été également chargée par la présidence togolaise de réhabiliter en 2015 l’ancien palais des gouverneurs, situé sur le front de mer à Lomé. Selon La Lettre du continent, ce chantier aurait été doté d’un budget de 2 milliards de francs CFA, soit environ trois millions d’euros.

Source: blast-info.fr

6 thoughts on “Togo-Lawson-Hall, des sœurs d’influence

  1. C’est l’une de ces familles qui prend le Togo en otage et le pille.
    Après on va nous parler de tribalisme Kabyè.

  2. Pingback: beach bunnies

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