Togo–Litige foncier à Akato : Les “terroristes fonciers” ne désarment pas

Le plus vieux litige foncier d’Akato (Golfe 7) impliquant la collectivité Massémé n’est pas prêt de connaitre une fin. Livrée à elle-même dans la lutte contre « les pirates fonciers », la collectivité alerte désormais sur une situation qui est en train de virer en un drame sans précédant.

Septembre dernier, la collectivité Massémé avait annoncé la fin du litige foncier avec les Avoussou. Un conflit qui a duré environ 30 ans et pour lequel les deux collectivités se sont disputées 39 hectares de terre. Des parcelles dont les Massémé seront reconnus propriétaires par la Cour suprême du Togo, après une longue bataille judicaire.

Toutefois, la collectivité ne se doutait pas des tumultes qu’elle va rencontrer avec l’arrivée des « prédateurs fonciers » qui se sont introduits dans le dossier. En effet, Les Massémé, depuis quelques mois, font face à des prétendus acquéreurs de « mauvaise foi ».

Les noms Kossivi Amegandjin et Dovi Adjaho reviennent très souvent lorsqu’il est fait mention du pillage de l’héritage foncier de la collectivité. Ces derniers, aidés de Maitre Ahoomey-zounou, selon les informations, semblent braver tous les interdits au nom d’un certain Abah (décédé) qui aurait acquis 300 lots de terrain à 5 millions de francs CFA.

« Nous ne le connaissons pas (Dovi) comme quelqu’un ayant un lien de parenté avec Mr Abah l’acquéreur. On aurait appris que Dovi était un agent de l’huissier maitre Ahoomey-zounou. C’est Dovi seul qui vient et il ne vient même pas brandir un papier selon lequel il est envoyé par maitre Ahoomey-zounou…Rien n’est clair, mais ce qu’on retient est que Abah n’a pas acheté de terrain et aucun titre foncier n’a été établi avant la mort de ce dernier », a indiqué Alphonse Kokouvi Massémé, ancien ministre de l’Intérieur du gouvernement Koffigoh, membre de la collectivité.

De même, le cas d’un autre acquéreur du nom de Kodjo Pédanou a été évoqué. Selon la collectivité Massémé, celui-ci prétend avoir acquis 15 lots à 800.000 francs CFA dans ses parcelles. Aussi, il a été également fait mention de reçu de vente datant de 2004 avec un certificat administratif établit en 2003 dans le dossier d’autres acquéreurs.

« C’est un groupe de mafia qui s’est constitué pour nous voler notre terrain et nous n’accepterons jamais cela », peste Koukouvi Massémé qui a informé la presse que l’affaire a désormais pris une autre dimension, en raison du fait qu’elle a été transportée dans le bureau du ministre de la Sécurité et de la Protection civile, notamment devant la cellule de la commission anti-terroriste au Togo.

« La première fois, ils nous ont parlé des violences. La commission elle-même nous a dit qu’ici on ne traite pas des affaires de terrain. Mais s’il y a violence sur le terrain, ils viennent. Et c’est comme ça que le commissaire avait introduit le dossier et il parait que c’est un avocat de la collectivité Avoussou qui aurait écrit au ministre de la Sécurité. Mais comme l’affaire n’avait ni tête ni queue, le commissaire nous avait laissé partir. Peu de temps après, une autre convocation vient pour d’autres membres de la famille et sur le lieu, on nous traitait ouvertement de malfaiteurs…Et ceux qui nous avaient convoqué au départ, c’est eux qui ne viennent plus aux convocations suivantes », a indiqué la collectivité.

Et d’ajouter : « Nous ne sommes pas des gens violents. Nous les membres de la collectivité Massémé nous sommes pacifiques (…) Nous on est prêt à verser notre sang sur la terre de nos aïeux. Nous continuerons avec la justice pour que le droit soit dit. Comme ils savent que nous avons gagné les procès à tous les niveaux depuis la première instance jusqu’à la Cour suprême, ils n’ont pas trouvé d’autres raisons que de venir créer des chicanes de ce genre ».

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