C’est la Saint Valentin ! Tout le monde veut faire quelque chose pour ses proches. Au Togo, comme dans beaucoup d’autres pays africains, les jeunes surtout, y compris les adolescents, les étudiants, comme les jeunes apprenants, se joignent à cette fête sans en comprendre la source, tout en ignorant les mauvais résultats et la dépendance économique dans laquelle cette fameuse fête nous plonge.
L’origine de la Saint Valentin
La Saint-Valentin est une journée pour exprimer l’amour et l’affection envers les autres, en particulier les partenaires romantiques. La fête porte le nom de Saint Valentin, un prêtre catholique qui a vécu au 3ème siècle.
On estime que la célébration de la Saint-Valentin remonte à la Rome antique, où un festival appelé Lupercales avait lieu à la mi-février pour vénérer la fertilité et l’arrivée du printemps. Le festival impliquait divers rituels, y compris l’échange de notes d’amour qui ont peut-être été le précurseur de la pratique moderne d’échange de cartes de la Saint-Valentin.
Au IIIe siècle, l’Empire romain était devenu un État majoritairement chrétien et l’Église cherchait à remplacer les fêtes païennes par des fêtes chrétiennes. À cette fin, l’Église catholique a déclaré le 14 février comme la Saint-Valentin, en l’honneur d’un martyr chrétien nommé Valentin qui aurait été exécuté ce jour-là.
Au fil du temps, la Saint-Valentin est devenue associée à l’amour et à la romance, et la fête s’est transformée en une journée pour célébrer l’amour romantique. La fête a continué à gagner en popularité et au 19e siècle, elle était devenue un événement largement reconnu, célébré par l’échange de cadeaux et de mots d’amour.
Un mauvais impact sur la jeunesse africaine
Lorsque vient la Saint-Valentin, il semble que les esprits s’échauffent. Et celui des jeunes un peu plus. Il est temps de l’impressionner, ou vous n’êtes pas un bon petit ami. Peu importe sa condition financière, le jeune garçon cherchera des moyens d’accomplir ce “devoir” dans sa relation amoureuse.
Certains pensent qu’ils ont juste besoin d’envoyer de belles poésies et des cadeaux, d’autres croient que c’est un jour qui rime avec le passage à l’acte sexuel. Malheureusement, certaines de celles qui optent pour le dernier choix, se retrouvent avec des grossesses précoces ou non désirées.
Chaque année, on recense de nombreux cas de grossesses dans les écoles togolaises à la suite de semaines culturelles et de fêtes comme la Saint-Valentin.
Selon un rapport du gouvernement togolais l’année dernière, plus de 5 000 grossesses non désirées ont été enregistrées en milieu scolaire au Togo, au cours des trois années précédentes. Nous devons donc augmenter les sensibilisations à ce genre d’occasions afin de combattre ce fléau.
Promouvoir le local
Contrairement à Noël qui est plus religieux, cette fête ressemble plus à un choix de rejoindre le monde et nous n’avons pas vraiment besoin d’avoir le même environnement que sur les autres continents.
Outre les vêtements rouges, les fleurs, les ours en peluche, le vin et les ballons que nous produisons rarement sur notre continent, nous importons de nombreux produits en plastique pour décorer nos espaces à l’occasion de cette journée que nous pourrions célébrer en utilisant des produits fabriqués localement et respectueux du climat.
Depuis 2007, le Ghana célèbre la Saint-Valentin comme Journée nationale du chocolat pour promouvoir la consommation de chocolat et d’autres produits à base de cacao. L’idée a fait son chemin auprès des Ghanéens, car beaucoup achètent des chocolats et d’autres produits à base de cacao pour leurs proches le 14 février.
Bien que ces chocolats ne soient pas tous fabriqués au Ghana, le pays voisin du Togo est parmi les premiers exportateurs de fèves de cacao au monde et cette célébration peut indirectement encourager les agriculteurs.
Ainsi, ne serait-il pas préférable de profiter de la Saint-Valentin pour sensibiliser les plus jeunes aux grossesses non désirées et promouvoir certains de nos produits locaux au lieu de continuer à importer pour impressionner ?