En raflant cette fois-ci, tous les 70 sièges du Sénat à pourvoir par élection, le parti de Paul Biya était assuré de conserver la présidence de cette institution de la République camerounaise. L’unique suspens était l’éviction ou non de l’octogénaire Marcel Niat Njifenji du poste de président.
Il faut croire que celui qui occupe ce poste depuis juin 2013 va en jouir toute sa vie. Tout comme on n’imagine mal le Chef de l’Etat camerounais, Paul Biya perdre le fauteuil présidentiel à une élection, Marcel Niat Njifenji conserve la présidence du Sénat, faisant de lui la deuxième personnalité de l’Etat. Rappelons que Marcel Niat Njifenji est membre du comité central du Rassemblent Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC).
Seulement, l’état physique de cet homme qui aura 89 ans en octobre prochain soulève des questions sur les motivations du camp présidentiel à le maintenir à ce poste.
Vieilli et très ramolli par une maladie qui ne cesse de le ronger depuis des années, sa démarche très balbutiante ne fait plus rire personne. Sa voix est devenue quasiment inaudible. Le fait de savoir qu’il dirigera le Cameroun en cas de vacances à la présidence de la République, laisse plus d’un observateur dubitatif. D’ailleurs, au Sénat, depuis plus de trois ans, c’est le premier vice-président Aboubakary Abdoulaye, qui préside les sessions de la chambre haute.
Pour certains observateurs de la scène politique camerounaise, l’actuel président du Sénat ne serait qu’un faire-valoir aisément écartable en cas de vacances à la présidence de la République. Mais au profit de qui ?