Plusieurs quartiers de Dakar ont été jeudi le théâtre de scènes de guérilla entre jeunes Sénégalais et forces de l’ordre au moment où l’opposant Ousmane Sonko comparaissait lors d’un procès dont pourrait dépendre sa candidature à la présidentielle de 2024.
Des groupes mobiles de jeunes ont lancé des pierres sur les gendarmes et les policiers dans les rues adjacentes au tribunal où M. Sonko était convoqué pour répondre de diffamation contre le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang.
Près du tribunal, Abdou Anne, un enseignant de 53 ans, verse des seaux d’eau sur un feu de pneus qui dégage une grosse fumée noire à un rond-point après des heurts. Il dit être avec les manifestants, mais intervient parce qu’il y a un centre de soins pour enfants juste à côté :
“La façon dont ils gouvernent le pays, personne n’est d’accord. Personne. Il y a la mal-gouvernance. Il y a l’injustice. Tout le monde, ça se voit à l’œil nu. On n’a pas besoin de microscope. Ca se voit à l’oeil nu. Donc, donc c’est ça. Donc c’est ça. Donc c’est pour ça que nous nous luttons et on est prêts à y laisser nos vies hein“, a-t-il confié.
Le trajet d’Ousmane Sonko jusqu’au tribunal sous forte escorte policière à travers une ville en état d’alerte a lui-même été émaillé de troubles. Sonko, qui dit avoir été brutalisé, s’est fait ausculter par un médecin au tribunal. Ce procès sous haute tension a finalement été renvoyé au 30 mars.
En mars 2021, le mis en cause d’Ousmane Sonko dans une affaire de viols présumés et son arrestation sur le chemin du tribunal avaient contribué à déclencher les plus graves émeutes depuis des années dans ce pays réputé pour sa stabilité.