Le Soudan est plongé, depuis ce samedi, dans une guerre provoquée par la rivalité entre deux généraux : l’un est chef de la junte militaire au pouvoir et l’autre patron des paramilitaire du Rapide support forces (FSR).
Le bilan en perte de vies humaines dépasse la centaine de morts dans le rang des civils. Cette guerre est provoquée par deux officiers devenus rivaux. Les hommes du Général al-Burhan, chef de la junte militaire au pouvoir, et le Général Hemeti, patron des paramilitaires du FSR.
Ces deux hommes se connaissent bien, ont combattu et travaillé ensemble au sein de la junte ayant pris le pouvoir en 2019. Si la rivalité couvait depuis un certain, selon Clément Deshayes, anthropologue, chercheur sur le Soudan à l’Irsem, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase reste « la réforme des services de sécurité du pays dans le cadre d’un accord de transition du pouvoir vers les civils qui devaient être signé dans une semaine ».
En effet explique le chercheur, « Cette réforme des forces de sécurité, la question centrale, c’est celle de l’intégration des forces FSR aux militaires. Les deux ont des positions qui sont antinomiques, puisque l’armée voulait une intégration très rapide dans une échéance d’un ou deux ans, alors que les FSR voulaient garder une autonomie jusqu’à une dizaine d’années. Et donc ce qui a mis le feu aux poudres, c’est cette question de la réforme de la sécurité qui est un enjeu central du transfert de pouvoir vers les civils et donc le cadre général, c’est cela ».
Cette guerre a déjà fait plusieurs dizaine de morts. L’Union africaine (UA) s’en inquiète, va dépêcher Moussa Faki MAHAMAT, le président de sa commission, au Soudan pour tenter de convaincre les deux parties de mettre de l’eau dans leur vin, d’obtenir un cessez-le-feu.
« Aujourd’hui, tout le monde appelle au calme. Vraiment. Parce que je crois que la situation a complètement dérapé, y compris de la part des parrains régionaux », complète Clément Deshayes.