Le Togo accueille les 30 et 31 mai prochains une table ronde dite de haut niveau sur les engrais et la fertilisation des sols. Habitué de ces rendez-vous à écho international si fréquents qu’on en arrive plus à les compter (sommet sur la sécurité maritime, sommet de Lomé sur les produits médicaux de qualité inférieure et falsifiés, Sommet de la Cybersécurité de Lomé, …), ce énième rendez-vous organisé au Togo de Faure Gnassingbé s’ajoutera donc à ceux déjà organisés et dont on attend encore aujourd’hui les retombées.
Et si cette table ronde sur l’amélioration de la fertilité des sols et de la productivité agricole en Afrique de l’Ouest peut servir à quelque chose, autant croiser les doigts pour sa pleine réussite. Oublions un instant cette table ronde et tournons-nous vers un autre rendez-vous censé se dérouler à partir du 3 juillet prochain au Togo décidément devenu la plaque tournante des sommets, forums et autre rendez-vous : le Forum Infra for Africa et l’Assemblée générale des actionnaires d’Africa50. Le premier acte de cet événement aura pour thème « Bancable, évolutif, reproductible » et permettra, de réfléchir sur des pistes de solution pouvant contribuer à l’accélération du financement des infrastructures sur le continent.
Par infrastructures on peut entendre voies de communication et de transport, routes, canaux, câbles… Et dans ce même pays qui se targue d’accueillir cet événement, jamais les infrastructures n’ont été aussi mises à mal qu’en ces périodes de pluie. Témoin les routes jonchées d’eau dans la capitale. Témoin l’écroulement d’une partie de la clôture de l’aéroport de Lomé, victime de la pluie du 18 mai dernier.
Témoin la désolation des dizaines de familles qui vont devoir laisser leurs foyers pour trouver un autre abri. Que dire de ces bassins de rétention qui ont débordé, de toutes ces voies devenues impraticables pour un temps ? Accueillir un sommet de cet acabit quand on est soi-même en bien mauvaise posture en termes d’infrastructures, voilà qui ne manque pas de sel. Grand organisateur des sommets sans impact réel, il faut tout de même reconnaître au Togo de Faure son exploit de s’arroger des grands rendez-vous plus par volonté de se donner des airs que pour réellement sortir les Togolais de la précarité.
Sodoli Koudoagbo
Source: Le Correcteur / lecorrecteur.info