Le débat sur le potentiel troisième mandat du président du Sénégal, Macky Sall, fait toujours couler de l’encre. “Là où il n’y a pas de problème, on n’a pas besoin de dialoguer”, affirme le leader de l’opposition Sénégalaise, Ousmane Sonko, selon des propos rapportés par l’Agence de Presse Sénégalaise. L’adversaire de Sall explique davantage pourquoi il ne veut pas dialoguer avec le pouvoir en place.
« On nous parle de dialogue. Mais celui qui a entrepris le dialogue a dit qu’on n’a pas besoin de dialoguer […] Il dit qu’il n’y a aucun problème au Sénégal, qu’il n’y a pas de prisonniers politiques, que les institutions fonctionnent bien […] Pourquoi dialoguer ? », a déclaré M. Sonko.
« Si vous dites que vous voulez dialoguer avec moi, reconnaissez d’abord qu’il y a un problème. Là où il n’y a pas de problème, on n’a pas besoin de dialoguer », a-t-il soutenu ensuite. Ousmane Sonko indique qu’il n’est pas possible de tenir un dialogue politique « sans évoquer la question […] fondamentale : Macky Sall ne doit pas être candidat une troisième fois ».
Le président du parti des Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), ne compte donc pas prendre part au dialogue politique lancé par le président Sall, pendant qu’il est soupçonné par l’opposition de vouloir déposer sa candidature pour un troisième mandat.
« Pour le peu qu’on en sait, sous ce format actuel, c’est un appel au dialogue pour liquider et isoler Ousmane Sonko et le Pastef, pour casser l’opposition en donnant un bonbon à chacun. C’est un dialogue pour valider une troisième candidature anticonstitutionnelle. Notre génération ne peut pas entrer dans ce deal-là, jamais ! », a déclaré le leader de Pastef, dans des propos rapportés par RFI.
Si les soupçons d’une troisième candidature de l’homme de 61 ans inquiètent et scandalisent déjà l’opposition, lui-même n’a pas encore dit un mot sur ses ambitions pour le scrutin prévu en février 2024.
Macky Sall est au pouvoir depuis avril 2012 et la Constitution sénégalaise stipule qu’un président ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs, toutefois, des voix défendent l’idée d’un troisième mandat en invoquant la révision constitutionnelle de 2016 qui remettrait les compteurs à 0.