4 mais 2020 – 4 mai 2023, cela fait trois ans jour pour jour que le Colonel Toussaint Bitala Madjoulba fut assassiné dans son bureau au camp BIR. Dans une lettre ouverte, Isidore Wasungu, Président de l’association NAWD TEELBA DIASPORA, demande au chef de l’Etat Faure Gnassingbé de remettre la dépouille du regretté Madjoulba afin qu’il soit enterré selon les rites de ses ancêtres Nawdba.
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Lettre ouverte à son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef Suprême des armées togolaises et ministre de la Défense, Faure Essozimna GNASSINGBÉ
4 mai 2020 – 4 mai 2023 ! Trois ans exactement que le colonel Toussaint Bitala MADJOULBA fut ignominieusement assassiné !
Excellence Monsieur le Président de la République, Chef Suprême des armées togolaises et ministre de la Défense, Faure Essozimna GNASSINGBÉ, nous venons vous prier de nous remettre la dépouille de notre frère Toussaint Bitala MADJOULBA afin de l’enterrer selon les rites de nos ancêtres Nawdba. Parce qu’ils n’ont pas eu cet honneur d’enterrer leur fils, frère, père Toussaint Bitala MADJOULBA dont la dépouille est toujours à la morgue depuis exactement trois ans, les Togolais en général et les Nawdba en particulier sont toujours plongés dans un deuil sans fin, un deuil perpétuel. L’enterrement est la seule façon pour notre frère de rejoindre ses ancêtres et nous les siens de pouvoir sortir de notre deuil.
Excellence Monsieur le Président de la République, Chef Suprême des armées togolaises et ministre de la Défense, Faure Essozimna GNASSINGBÉ, permettez-nous une fois de plus de vous rappeler qu’à la mort de notre frère ignominieusement assassiné dans la nuit du 3 au 4 mai 2020, dans son bureau au camp BIR, l’unique fois où vous aviez daigné prendre la parole à ce propos, vous aviez promis aux Togolais en général et aux Nawdba en particulier, d’ouvrir une enquête urgente sur ce dossier et que les auteurs de cet assassinat seront poursuivis et jugés selon la loi.
Aujourd’hui, ça fait trois ans exactement, jour pour jour, et nous ne connaissons pas les résultats de cette enquête que vous auriez diligentée. C’est pourquoi nous vous prions de bien vouloir dire au peuple togolais et aux Nawdba en particulier, où vous en êtes dans cette enquête et ce que vous comptez faire au cas où elle n’aurait pas encore abouti ? Dans l’espoir que cette enquête diligentée par vous aurait abouti, nous croyons que plus rien ne vous empêche maintenant de nous remettre la dépouille de notre frère pour son enterrement.
Excellence Monsieur le Président de la République, Chef Suprême des armées togolaises et ministre de la Défense, Faure Essozimna GNASSINGBÉ, permettez-nous de vous redire ce que signifient les cérémonies de deuil en général et en particulier chez les Nawdba. Elles sont faites non seulement pour honorer le défunt et lui permettre de retrouver ses ancêtres, mais aussi pour soulager psychologiquement ceux á qui il était cher et qui doivent faire leur deuil. Plusieurs cérémonies ont lieu s’étalant sur deux à trois ans après l’enterrement du défunt parent. C’est donc après la dernière cérémonie funéraire dénommée « Reeb », que le Nawda peut sortir officiellement du deuil. Tant que ces derniers rites ne sont pas faits, il demeure en deuil.
Permettez-nous encore d’attirer votre attention, Monsieur le Président, sur la grande précarité dans laquelle se retrouvent les survivants de feu Toussaint Madjoulba, en ce sens qu’il est impossible de faire établir l’acte de décès de notre frère. Or c’est cet acte qui permet de constituer le dossier de veuvage de son (ses) épouse(s) pour la Caisse Nationale de Sécurité Sociale et le dossier pour bénéficier des prestations éventuelles auxquelles elle(s) a (ont) droit ou auprès des compagnies d’assurance sociales et pour ses enfants orphelins de bénéficier de bourse d’orphelin.
Pouvez-vous imaginer, rien qu’un instant, le cauchemar quotidien et le fardeau psychologique que nous les Nawdba portons depuis trois (3) ans aujourd’hui, jour pour jour ? Comprenez-vous donc que, tant que vous ne nous accorderez pas le privilège d’enterrer officiellement notre frère, vous nous maintenez dans un deuil perpétuel, et maintenez sa famille dans la plus grande précarité ? Allez-vous enfin nous soulager de ce fardeau qui pèse trop lourd sur notre moral ? Sinon, nous nous demandons ce que nous vous avons fait pour mériter un tel traitement, cette punition sans fin. Si c’est vous qui nous punissez, comprenez-vous combien votre punition est tellement cruelle ?
Nous ne croyons pas que telle est votre volonté. Vous ne pouvez pas nous soumettre volontairement à un tel calvaire. Vous ne voulez pas non plus priver de l’au-delà, le colonel Toussaint Bitala Madjoulba qui vous a si loyalement servi. Nous n’avons nul doute que vous comprenez parfaitement le pourquoi des doléances que nous vous faisons assez régulièrement. Elles ne sont pas nouvelles. Elles traduisent les promesses que vous aviez faites à nos cadres nawdba de votre entourage d’ailler calmer le peuple nawda, qui, outré et dépassé par ce crime ignominieux, s’était levé comme un seul homme pour réclamer le corps de leur fils, notre frère Toussaint Bitala MADJOULBA afin de l’enterrer dignement suivant nos rites ancestraux.
Nous croyons que vous donnerez une suite favorable à nos doléances si vous ne voulez pas faire passer nos cadres Nawdba autour de vous pour des menteurs, ayant menti à votre service. Accordez-leur la chance, le privilège en leur remettant le corps de notre frère afin qu’ils nous le ramènent á Siou pour un enterrement digne. Ne les faites pas passer pour des menteurs ou des trompeurs ou des diviseurs ayant œuvré à disloquer le peuple nawda.
Excellence Monsieur le Président de la République, Chef Suprême des armées togolaises et ministre de la Défense, Faure Essozimna GNASSINGBÉ, confiants que vous autoriserez notre frère, ce fils du Togo, ce haut dignitaire de l’armée togolaise, le Colonel Toussaint Bitala MADJOULBA, à rejoindre officiellement nos ancêtres pour y retrouver sa place, nous vous prions de croire en nos sentiments distingués et des plus respectueux !
Dr Isidore Wasungu, Ph. D.
Président de association NAWD TEELBA DIASPORA
Honteux de garder le corps aussi longtemps. Quel manque de respect pour cette famille.
🤮😡
Ce texte poignant me rappelle les supplications de Priam aux pieds d’Achille, priant ce dernier de lui restituer le corps de son fils Hector que le même Achille avait tué et traîné tous les jours dans la poussière.
Certes, Priam récupérera le corps son enfant Hector, contre une immense rançon, regagnera Troie où il célèbrera le deuil d’Hector au milieu de sa famille et de la foule en pleurs.
Faut-il croire que Faure, tel Achille, n’attend plus qu’une “immense rançon” de la part des Nawdeba avant de rendre le corps de leur fils le colonel Toussaint Bitala MA- DJOULBA? Mais nuance, le colonel a été assassiné lâchement tandis qu’Hector a été tué dans un combat singulier avec Achille.
On peut se demander si Faure croit en Dieu et craint de le mettre en colère! C’est alors que les Togolais, indignés, le lui feront savoir, sentir.
“Qui mange a la gamelle du diable a besoin d’une longue cuillère”. Pour le reste, Madjoulba est mort, vive Madjoulba. Ou sont les corps des autres