Togo–La DMP et l’ANC haussent le ton, la CENI impassible

A l’aube du processus électoral en vue des législatives et régionales devant se tenir cette année, on note déjà une profonde divergence au niveau des principaux acteurs politiques et la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). Celle-ci concerne notamment l’état du recensement dans la zone 1 qui est d’ailleurs la plus peuplée du Togo.

Depuis la clôture du recensement électoral dans la zone 1 regroupant les communes des Lacs, du Bas-Mono, de Vo, de Zio, de Yoto, d’Avé, d’Agoè-Nyivé et du Golfe, le 08 mai dernier, plusieurs partis politiques et organisations de la société civile sont montés au créneau pour réclamer une prorogation plus conséquente au regard du nombre important de citoyens qui n’ont pas pu s’enrôler.

Contre toute attente, le Jeudi 22 Juin dernier, le Président de la CENI a annoncé la clôture définitive des opérations de recensement sur le terrain, indiquant le passage à une autre phase du processus. Ce communiqué de l’institution en charge de l’organisation des élections au Togo suscite des réactions au sein de l’opposition qui, unanimement, demande une reprise de l’opération dans la zone 1. L’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) et la Dynamique pour la Majorité du Peuple (DMP) s’insurgent contre une injustice à l’égard de ladite zone.

Toutefois, les chances que la CENI accède à cette requête sont très minimes pour plusieurs raisons.

D’abord, ces appels à la reprise du recensement dans la zone 1 se sont multipliés depuis le mois de mai avant même que les opérations ne commencent dans les zones 2 et 3. Pourtant, la CENI n’en a fait cas dans son communiqué, annonçant la fin définitive des opérations.

Ensuite, les principaux partis de l’opposition comme l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) ou encore la Dynamique pour la  Majorité du Peuple (DMP) ne disposent d’aucun véritable moyen de pression sur la CENI. Il n’y a actuellement aucun cadre institutionnel pouvant statuer objectivement sur les requêtes de cette opposition.

Enfin, en dépit de son caractère « indépendant », la CENI dans sa composition actuelle, n’agit aucunement ainsi. En toute logique, elle ne peut accorder le même délai de prorogation aux 3 zones électorales alors qu’il y a un grand écart en matière démographique.

En réalité, la confiance de tous les acteurs sociopolitiques à l’égard du fichier électoral qui sera produit par la CENI est un gage important pour la sérénité de la suite du processus électoral. Il est donc nécessaire que d’ores et déjà, cette commission s’ouvre plus efficacement aux requêtes de tous les acteurs politiques du pays.

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