Recevoir des soins médicaux adéquats au Togo est un luxe que ne peut se permettre que la minorité. La réalité est là, devant tous. Système fragile, complètement à genoux, infrastructures datant de mathusalem, manque de personnel soignant et de matériels adéquats, manque de financement… Tel est le contenu du dossier médical du secteur de la santé au Togo.
Depuis quelques mois, l’on annonce un grand projet de réhabilitation de deux Centres hospitaliers universitaires (CHU Lomé et Kara) dont dispose le pays. A cet effet, les autorités togolaises ont conclu le 31 mars dernier avec la France, un accord financier de 70 milliards de FCFA.
Pour bon nombre d’observateurs, c’est inadmissible qu’après 63 ans d’Indépendance, et après plus de 50 ans de règne sans partage, le régime des Gnassingbé tende encore la main à l’ancienne métropole pour rénover ces « mouroirs » qui servent d’hôpitaux publics au Togo.
« Nous sommes en 2023, plus de 63 ans après les indépendances, c’est la France qui vient encore faire un prêt de 70 milliards de FCFA pour réhabiliter les hôpitaux publics. Et comme toujours ces genres d’accord suivent le processus classique à savoir que l’entreprise Ellipse Project chargée d’exécuter les travaux est française, les ingénieurs viendront de l’extérieur et au bout du compte 60% de ce financement repartira à l’extérieur. Il y a quelques années, c’est la coopération française qui a réhabilité la morgue de Kara, la ville originaire de Faure Gnassingbé. Même nos morts ce sont les blancs qui nous aident à les conserver. Voilà comment l’infantilisation de l’Afrique continue », regrette le confrère Ferdinand Ayité, dans un poste sur sa page Facebook.
Selon le journaliste d’investigation, si l’on lance une lutte sans merci contre la corruption au Togo, on trouvera facilement ces 70 milliards dans les poches de quelques barons. Seulement, le régime préfère aller faire un prêt auprès de la France que les contribuables vont payer après. Le comble, pendant qu’on sollicite la France pour réhabiliter les hôpitaux publics, des ministres de ce même régime sont devenus des panafricanistes chevronnés.
« Pendant qu’on mobilise des centaines de millions pour engloutir dans un sommet bidon sur le panafricaniste, on se précipite auprès de l’ancienne métropole pour prendre des dettes pour réhabiliter les hôpitaux », dénonce le Directeur de Publication du journal « L’Alternative » en exil.
Et d’ajouter : « Au Togo les hôpitaux publics sont dans un état délabré. Si on exclut le travail énorme des églises à travers leurs structures à savoir hôpitaux d’Afagnan ( catholique), Agou-Nyogbo (presbyterien), Mango (américain), Elavagnon (Ordre de Malte), Datcha (catholique religieuse), Glei (Adventiste ophtalmologie), Tsiko (Baptiste mission ABWE), Timbou (Allemand); le reste du territoire est un désert médical. Et pourtant ce pays regorge des ressources inimaginables ».
A croire qu’en Afrique, être Président pour certains, c’est aller à des conférences, marcher sur le tapis rouge avec une horde de militaires armées jusqu’aux dents avec des lunettes noires. Aucune vision. Si en 2023 c’est la France qui vient réhabiliter les hôpitaux publics au Togo, il y a de quoi avoir honte.
C’est bien dommage.