Malgré son état de santé défaillant, dû à la grève de la faim entamée depuis son incarcération et l’horizon sombre qui obscurcit son univers politique, l’Etat sénégalais semble déterminé à faire boire à Ousmane Sonko, le calice jusqu’à la lie. Il entend poursuivre l’opposant politique pour avoir dédommagement des biens détruits lors des récentes manifestations violentes en lien avec les déboires judiciaires de ce dernier.
« Par lettre en date du 7 août 2023, l’agent judiciaire de l’État a informé les juges d’instruction de sa constitution de partie civile dans la procédure ouverte contre MM. Ousmane Sonko, Juan Branco et tous complices ou coauteurs. Un pool d’avocats a également été constitué pour défendre les intérêts de l’Etat du Sénégal dans cette procédure et dans toute autre procédure concernant les dommages, pertes et préjudices infligés à l’Etat du Sénégal dans ce cadre », a indiqué Ndèye Anta Mbaye, l’une des avocates de l’État du Sénégal.
Selon celle-ci, « Depuis mars 2021, M. Ousmane Sonko s’est illustré par des discours violents, des appels incessants à la haine, à la désobéissance civile, à l’insurrection, à l’irrespect des institutions et à leur renversement par des moyens antidémocratiques ». Il en est de même pour l’avocat franco-espagnol, Juan Branco, à qui il est reproché d’avoir attisé le feu des violences par des propos appelant à l’insurrection.
Cette nouvelle procédure, différente de l’action pénale durant laquelle le Parquet s’était illustré, vise à obtenir réparation des préjudices que l’Etat déclare avoir subis à travers les dégradations de biens publics, les pillages qui ont émaillé le feuilleton judiciaire d’Ousmane Sonko.
Pour l’heure, le pool judiciaire représentant l’Etat sénégalais n’a pas dévoilé le montant réclamé pour réparation desdits dommages. Toutefois, le Tribunal saisi a déclaré l’action civile de l’Etat sénégalais recevable.