La Dynamique pour la majorité du peuple (DMP) n’apprécie (toujours) pas l’impasse autour des élections législatives en vue. Saisissant l’occasion de la célébration, demain jeudi, du 33e anniversaire de la journée historique du 5 octobre 1990, le regroupement est revenu à la charge ce mercredi, au cours d’une conférence de presse au siège de la Convention démocratique des peuples africains (CDPA) sis à Bè à Lomé.
« Où en sommes-nous au Togo 33 ans après le 5 octobre 1990 ? », s’est interrogée la DMP à l’aune du contexte sous régional marqué par les mouvements de reconquête de la souveraineté dans certains pays, dans une déclaration liminaire présentée par son secrétaire exécutif Gérard Adja. Et comme on pouvait le présager, le regroupement n’a pas fait la fine bouche, déplorant « la récupération des acquis des premières années de la lutte à coup de tripatouillages constitutionnels, d’organisation d’élections frauduleuses, de massacres et de répressions féroces de toute contestation et velléité de revendications, d’emprisonnement d’opposants… ».
Au cours de cette sortie, la DMP a abordé, entre autres sujets, le drame de N’Gobo dans la commune de Blitta 3 avec la mort de deux écoliers, le discours de Robert Dussey à la tribune des Nations Unies conçu comme une « instrumentalisation du panafricanisme »…Mais le sujet phare aura été l’impasse notoire sur les préparatifs des élections, à deux mois de la fin du mandat des députés. « Le régime porte l’entière responsabilité de la situation que nous vivons actuellement », tranche la Coordinatrice générale Mme Brigitte Adjamagbo-Johnson.
« La DMP n’acceptera pas que du fait du régime, il y ait une prolongation de fait ou organisée par le pouvoir de manière unilatérale (…) », avertit le regroupement, et d’ajouter que « toute décision sur la prolongation éventuelle du mandat de l’actuelle Assemblée nationale devra être le résultat de discussions franches et sincères dans un cadre non instrumentalisé comme celui des dernières initiatives trompeuses de la CNAP et du CPC au cours desquelles l’ensemble des problèmes à résoudre pour des scrutins apaisés, démocratiques, libres et transparentes seront évoqués ».
La DMP appelle le gouvernement et toute la classe politique à « anticiper sur les changements brusques qui s’opèrent dans les pays de la sous-région pour enfin trouver des solutions au désir d’alternance des populations au Togo », à la longue crise sociopolitique connue par le pays depuis les années 90. Et elle suggère l’organisation des assises nationales inclusives et décisives pour ce faire. «Là où nous sommes arrivés, il vaut mieux qu’on cherche ensemble une porte de sortie », a insisté Gérard Adja. L’appel sera-t-il écouté ? That’s the question.
Source: Le Tabloïd