Quelques jours après que la Commission Electorale Nationale Autonome (CENA) du Sénégal ait demandé à la Direction Générale des Elections (DGE) de réintégrer l’opposant Ousmane Sonko sur les listes électorales, le Chef de l’Etat Macky Sall a tout simplement mis fin au mandat de douze (12) membres de ladite commission.
Dans une lettre en date du 31 Octobre dernier adressée à la DGE, la CENA déclarait qu’Ousmane Sonko devait « jouir de son statut d’électeur inscrit sur les listes électorales avec tous les droits (qui y sont) attachés ». La Commission dirigée en ce moment par Doudou Ndir demandait ainsi la réintégration de l’opposant sur les listes électorales.
Cette requête de la CENA, pour de nombreux observateurs, montrait un certain dynamisme de la politique sénégalaise et une certaine indépendance des institutions de la République.
Cependant, pour montrer que ces institutions ne doivent pas se croire aussi indépendante que cela, le président Macky Sall a tout simplement éjecté 12 membres de la CENA ayant recommandé la réintégration d’Ousmane Sonko. Ainsi par un décret N°2023-2152 du 03 Novembre 2023, la composition de la CENA a été renouvelée avec un nouveau président en la personne d’Abdoulaye Silla, Inspecteur Général d’Etat à la retraite.
Le moins qu’on puisse dire est que cette décision de Macky Sall à quelques mois de la présidentielle n’est pas pour rassurer les acteurs politiques.
Visiblement, le pouvoir sénégalais incarné par le Chef de l’Etat est décidé à empêcher par tous les moyens la candidature d’Ousmane Sonko. Il y a donc peu de chance que l’Etat sénégalais se plie à la décision de la Cour de Justice de la CEDEAO attendue le 17 Novembre prochain, si celle-ci va dans le sens des avocats de l’opposant.