Togo – Affaire des 400 millions : “Rfi est en train de gâter notre nom cadeau…” dixit un parlementaire

Le parlementaire Gerry Taama appelle au calme dans l’affaire des 400 millions de francs CFA dérobés au ministre togolais de l’Habitat, Kodjo Adedzé. Un dossier qui a induit l’incarcération des journalistes Anani Sossou et Loïc Lawson.

Affaire des journalistes incarcérés, il faut calmer le jeu

Hier, j’ai fait une publication ici pour dire que nous sommes tous des politiciens mais que nous n’avions pas la même façon de réagir. Plusieurs ministres se sont fait diffamer à outrance dans ce pays sans saisir la justice, mais ceci n’empêche pas que certains soient plus sensibles et ne tolèrent par qu’on salissent leur réputation.

Aujourd’hui, la grande inconnue dans cette affaire de cambriolage est la valeur du montant dérobé. L’uemoa autorise qu’on puisse retirer uniquement 50 millions qu’on peut garder chez soi, au-delà, il faut justifier. Donc supposons donc que les cambrioleurs aient dérobé 40 millions (c’est juste une supposition hein, n’allez pas dire que j’ai annoncé que c’est cette somme qui a été dérobée. Quand on déposait je n’étais pas là bas) lors de leur larcin (donc dans les limites acceptables). En plus de la douleur du propriétaire qui a donc perdu son argent, tout le monde lui tombe dessus, arguant que c’est de l’argent volé et le traitant de tous les noms d’oiseaux. Je comprends que ça puisse faire mal.

En plus, il y a ces attaques liées à la foi. Notre état est laïc, ce que veut dire que tout ce qui est religieux relève du privé. Là aussi, j’essaye de me mettre à la place du ministre. S’en prendre à son ministère, à sa foi doit être perturbant et douloureux.

Je reviens donc aux deux propositions que j’ai faites hier. Mettre fin à la détention préventive des journalistes, avec éventuellement un contrôle judiciaire, et aller ensuite au procès pour la manifestation de la vérité. Les journalistes ont dit qu’ils ont des preuves, qu’ils les produisent. Et si c’est vraiment 400 millions qui ont été dérobés ou plus, nous tous on va s’énerver ici . Si c’est moins de 50 millions, je serai le premier à demander pardon. Tchababa ! L’affaire ci n’est pas compliquée.

Donc voilà ce que je voulais dire ce soir. Calmons le jeu et aidons à la libération provisoire des journalistes. Rfi est en train de gâter notre nom cadeau et nos ennemis en profitent. C’est une affaire qui peut se régler autrement. Il faut juste comprendre qu’on a pas tous le même cœur. Moi qui écrit ici, on m’a dit à l’assemblée nationale devant le monde entier que je suis un buveur de lait. Est-ce que ça m’a fait quelque chose même ? Rien. Moi, c’est le taureau même que je cherche, je fais quoi avec le lait, les nawda boivent lossoméssine avec bèbèregou.

On a dit que Gilbert Bawara a mis climatisation à ses voitures climatisées dans son garage. Est-ce qu’il a regardé quelqu’un ? On a gâté le nom de mon petit frère Christian Trimua avec ces histoires des crimes rituels, est-ce qu’il a calculé quelqu’un? On a même dit qu’on a volé 3 millions d’euros chez lui, soit 2 millards de cfa, est ce qu’il a porté plainte ? On a aussi dit que le même ministre a pris 350 millions au ministre de l’hydrolique villageoise. A-t-il réagi ? Non. On n’a pas tous le même cœur. Donc, balle à terre. Silence radio sur les réseaux sociaux jusqu’au procès. Et s’il faut même demander pardon pour libérer les journalistes, moi je demande pardon, faaaaa ! Même à ton pire ennemi, il ne faut pas souhaiter la prison civile de Lomé.

Demandons pardons, vivants, et allons au procès.

Gerry