Il n’y a donc plus quelqu’un dans l’armée togolaise pour bien sécuriser les 56.600Km2. C’est le moins qu’on puisse déduire si l’on s’en tient aux derniers propos tenus par le désormais ex général des Forces Armées Togolaises (FAT) à la barre du Tribunal militaire qui l’a d’ailleurs condamné à 20 ans de réclusion criminelle pour plusieurs chefs d’accusations dont l’atteinte à la sureté intérieure de l’Etat. L’homme se prend visiblement pour le “messie”.
Quand il s’est agi de livrer ses observations et impressions sur le déroulement du procès de l’assassinat du Colonel Madjoulba dont il est l’un des principaux accusés, l’ex Général de Division Félix Abalo Kadangha a laissé entendre : « Ce sera une erreur de me déchoir du statut de militaire. J’ai beaucoup à donner à notre pays dans la sécurisation des 56 600 km2. Mon départ a donné lieu à des amateurs et nous voyons ce qui se passe. J’ai beaucoup à apporter à mon pays et aux FAT ».
C’est dire qu’en l’absence l’ancien Chef d’Etat-major, il n’y a plus de compétence pour mener à bien les missions dévolues à l’armée. Abalo Kadangha se considère donc comme le seul et l’unique professionnel au sein de l’armée togolaise, en tout cas, pour ce qui concerne la hiérarchie de la Grande muette.
Ce faisant, celui qui est déchu du grade le plus élevé de l’Armée togolaise par le Tribunal militaire, est certainement convaincu qu’il est l’élu pour cette fonction.
Malheureusement, Abalo Kadangha n’est le seul à avoir cette conception erronée des postes publics, une idéologie selon laquelle certaines personnes ont une sorte de prédestination « divine » à une fonction publique.
Les exemples sont légions au Togo où des postes publics sont devenus la chasse gardée de certaines personnes. Le premier de ces cas est la fonction présidentielle puisque de nombreuses personnes n’hésitent pas à susurrer aux oreilles du Chef de l’Etat togolais qu’il est l’unique « Champion » pour diriger le pays.
En ce qui concerne l’ex général Abalo Kadangha, il doit désormais se résigner à comprendre nul n’est indispensable. Les Forces Armées Togolaises continuent de fonctionner sans lui, et avec ses anciens collaborateurs à qui il a été incapable de transmettre ce « professionnalisme » dont lui seul détient le secret.