«Ce qui est déshonorant, ce n´est pas de mentir, c´est de se faire prendre en flagrant délit de mensonge. Il y a des maladroits du mensonge: ceux-là on devrait les reléguer dans la vérité et leur interdire d´en sortir. » (Etienne Rey, dramaturge et critique littéraire français, né en 1879)
Au Togo, le calvaire sur tous les plans, continue pour les populations. Et comme si toutes ces souffrances, dues à une gouvernance de prédation, ne suffisaient pas, nos soi-disant dirigeants, qui se prennent pour les dieux de la terre, ne cessent d´enfoncer le clou chaque jour, pour humilier davantage ce peuple togolais qui ne demande qu´à vivre en paix. Il y a quelques semaines, nous nous demandions dans un article ce qui fait courir Faure Gnassingbé et son ministre des affaires étrangeres, Robert Dussey, en s´entêtant à jouer à «l´Abbé Pierre» à l´étranger, ignorant ainsi les grands problèmes domestiques dont ils sont en grande partie responsables. Oui, personne ne comprend pourquoi Faure Gnassingbé, malgré son rejet par la grande majorité des Togolais, a choisi d´aller droit dans le mur, en refusant de voir la triste réalité que constitue aujourd´hui la situation plus que désastreuse de notre pays.
Les Allemands parleraient de «Vogel-Strauß-Politik»; oui, la politique de l´autruche, cette stratégie des lâches et des égoïstes qui est aujourd´hui celle du président de fait du Togo, aidé de son ministre des affaires étrangères. Monsieur Robert Dussey, non content d´avoir insulté et humilié les Togolais en septembre dernier à la tribune des Nations Unies, en livrant un discours totalement aux antipodes de la triste réalité de la gouvernance inhumaine du régime Gnassingbé auquel il appartient, continue à parcourir l´Afrique et plus précisément le Sahel, où ils se font les parrains des trois juntes militaires au Mali, au Burkina et surtout au Niger. Loin de nous l´idée d´une quelconque animosité contre les trois pays frères cités plus haut. Mais le régime togolais, si vraiment il respectait ses populations, n´est-il pas supposé être d´abord là pour résoudre leurs problèmes? Ou bien la politique-spectacle fait-elle désormais partie du programme de gouvernement du pouvoir togolais autour de Faure Gnassingbé? En dehors de la situation politique incertaine au lendemain des coups de force militaires au Niger, au Burkina et au Mali, nous ne croyons pas que la situation socio-politique dans notre pays, le Togo, après plus d´un demi-siècle de dictature militaro-clanique d´une seule famille, soit l´une des plus enviables, au contraire. Alors, refuser d´accepter de regarder en face le drame togolais pour y apporter des solutions courageuses adéquates, et continuer à faire semblant comme si le Togo était, sur le plan politique, une démocratie et un paradis sur terre, est irresponsabe, méchant et méprisant pour le peuple togolais.
En recevant le 6 novemvre 2023 à Lomé une délégation du gouvernement militaire du Niger conduite par le ministre de la défense, c´était encore une fois l´occasion pour Faure Gnassingbé de se faire l´illusion d´être devenu incontournable, surtout pour les nouvelles autorités nigériennes qui semblent actuellement être dans une situation désespérée, avec leurs démêlés avec certains dirigeants de la CEDEAO. C´était surtout une tribune offerte de nouveau à Robert Dussey, le coursier attitré du président togolais dans ses tentatives éhontées de tordre le cou à la vérité pour espérer tromper les Togolais et s´éterniser au pouvoir. En effet, comme à la tribune de l´ONU il y a quelques mois, c´est toute honte bue que le ministre des affaires étrangères du Togo, Robert Dussey, assène cette phrase qui devrait faire scandale chez tout Togolais intelligent et aimant son pays, car cousue de mensonge et surtout de mépris de bout en bout: «Le Togo a toujours été du côté de la paix, le Togo s’oppose à toute prise du pouvoir par la force et à tout coup d’Etat…» Monsieur Robert Dussey sait très bien que le pouvoir politique dont il profite aujourd´hui, est assis sur du sang des Togolais et Togolaises, et est surtout le résultat de coups de forces successifs et de trucages d´élections. Tout le monde sait comment Faure Gnassingbé est arrivé au pouvoir en 2005, après la mort de son père Éyadéma.
Selon plusieurs rapports d´organisations nationales et internationales de défense des droits humains, plusieurs centaines de Togolais furent massacrés et plusieurs autres mutilés à vie. Et pour que Faure Gnassingbé, imposé aux Togolais par la force, puisse rester au pouvoir, toutes les élections, présidentielles et autres, qui s´en étaient suivies, organisées par des institutions caporalisées et corrompues, avaient été, à chaque fois, marquées par des irrégularités et des violences en défaveur des candidats de l´opposition.
Cette volonté de tricher et de s´imposer à tout prix par la force à un peuple, parce qu´on a de son côté une armée clanique, dressée pour tuer, s´appelle coup de force et prise du pouvoir par la force des armes. Plusieurs dizaines de prisonniers politiques, pour leurs opinions, dont une femme allaitante, séparée de son bébé, dont le demi-frère de Faure Gnassingbé, croupissent depuis plusieurs années, et que notre «médiateur en chef» refuse de libérer. Des exilés politiques, dont un prélat de plus de 94 ans, errent à travers le monde. Pourquoi alors, Robert Dussey, sachant pertinemment que ce qu´il dit est faux, le dit quand même? Pourquoi prend-il les Togolais pour des idiots?
En conclusion, les interrogations qui se posent aujourd´hui, consistent à savoir si les militaires au pouvoir à Bamako, à Ouagadougou, et aujourd´hui à Niamey, connaissent bien celui qui est Faure Gnassingbé et ce qu´il signifie pour les Togolais en termes de gouvernance politique, de démocratie et de violations des droits humains depuis qu´il est au pouvoir? Pour les trois juntes militaires, c´est de bonne guerre qu´elles cherchent à s´accrocher à toute brindille, pourvu qu´elles arrivent à sortir de leur situation politique précaire. Mais savent-elles que la situation socio-politique du Togo est aussi plus que précaire? Est-ce que le chef de l´état togolais, contesté dans son pays, est la bonne personne pour elles? Faure Gnassingbé est-il encore en bons termes avec les poids lourds connus de la CEDEAO, pour, prétendument, mener une quelconque médiation? Voilà les quelques questions que se posent aujourd´hui les Togolais en colère, en reprochant aux dirigeants militaires du Sahel le fait que leur comportement bizarre blanchisse et rende propre un dictateur dont les dégâts de la mauvaise gouvernance au Togo ne sont plus à démontrer, et dont ils veulent le départ. Continuer à se comporter ainsi, en s´identifiant parallèlement au «panafricanisme», qui supposerait une certaine solidarité avec des peuples sous le joug des dictatures, comme celui du Togo, ne peut pas être compris par une grande partie des citoyens togolais.
Samari Tchadjobo
Allemagne
Quand est ce qu’il ira bosser celui-là au lieu de baver en permanence? Ah, oui il est propagandiste ministre de la communication et de l’information PNP de la république Tchaodjorienne! Sa-marin.