Compte tenu de la nature de la crise qui secoue le Comité d’action pour le renouveau (CAR), Akoété Dagban-Ayivon, son ancien vice-président, claque la porte, s’activant aujourd’hui pour créer son propre parti.
C’est ce qu’il dit dans l’interview ci-après accordée au confrère Letabloid.
Togbui Dagban-Ayivon à l’initiative d’un nouveau parti politique, la rumeur court depuis un moment. Confirmez-vous ces intentions annoncées ? Quel sera le nom du parti ?
Nous sommes dans les démarches, parce que beaucoup de voix se sont élevées du moment où le CAR, mon ancien parti, s’est disloqué et qu’il y a deux présidents, deux groupes. Ne sachant pas à quel saint se vouer, ceux qui se retrouvent en moi ont bien voulu que nous puissions créer une nouvelle dynamique qui soit exempte de la connotation ethnique et des emphases de ceux qui croient être les remplaçants biologiques de notre feu leader Yawovi Agboyibo. Donc ils m’ont mis en selle pour que je puisse prendre les contacts nécessaires, faire les démarches en vue de formaliser cette dynamique. Pour l’heure, le parti n’est pas créé pour que j’en sois à la tête. Je ne sais même pas si c’est moi qu’ils vont y mettre. Nous prenons les contacts, mais ce n’est pas encore concluant. Lorsque les démarches vont aboutir et nous ferons le dépôt légal, on vous en dira plus.
Il y a déjà plus de 120 partis politiques au Togo. Pourquoi avez-vous besoin d’être à la tête d’une nouvelle formation pour apporter votre contribution ?
Au fait vous parlez de 120 partis politiques qui ont eu tous à échouer. Il n’y en a pas qui ait fait ses preuves. Tous ces partis ne sont jamais arrivés à un changement quelconque. Parce que le changement, ce n‘est pas seulement à la tête de l’Etat, c’est également au niveau des institutions, de nos lois, de beaucoup de dispositions qui régissent le quotidien de notre nation. Mais si au lieu d’avoir un changement dans le sens positif, nous régressons plutôt, c’est que nous avons accompagné la situation. Donc ces partis n’ont pas pu donner le vrai espoir aux Togolais. Nous, nous venons de façon spéciale, pour changer ce qu’il faut. Nous apportons une nouvelle façon de faire la politique pour pouvoir avancer dans un sens beaucoup plus efficient. Nous ne venons pas en affront, ni en défiance, mais nous venons pour pouvoir apporter du nouveau. Notre politique ne sera pas de mettre les gens dans la rue pour faire du vandalisme ou réclamer à cor et à cri ou pour être revanchards. Nous venons en constructeur, non pas seulement de l’opinion, mais de notre nation. Voilà en quoi nous nous différencions des autres.
Quelle sera la nature de vos relations avec votre ancien parti, le CAR ?
Nous ne sommes pas vindicatifs. S’ils veulent rester deux branches antagonistes, nous allons toujours collaborer avec eux dans le sens de contribuer au bien-être de nos populations. On va faire en sorte qu’ils s’entendent. Mais s’ils ne veulent pas, ce ne sera pas notre affaire. Mais nous serons en bons termes avec tous les partis puisque nous pourrons apprendre d’eux, profiter des situations créées ou induites par eux. Mais l’essentiel est que nous puissions canaliser toutes ces énergies, ces savoir-faire et relations vers une vision donnée, celle d’une démarche politique fraternelle, courtoise et sans heurts.
Que comptez-vous changer à l’équation politique togolaise avec ce projet ?
Le terrain nous le dira. Nous, c’est essentiellement l’action politique qui fera notre affaire. Nous allons la suivre de façon critique, éveiller l’opinion, que ce soit nationale ou internationale, face aux couacs de l’action politique ou aux élans appréciables. Lorsque c’est bien, nous acclamerons, on encouragera ; mais lorsque ce n’est pas bien, nous allons également nous dresser en obstacle, être les éveilleurs de l’opinion et veilleurs contre les dérives.
Si vous devriez prendre un engagement solennel devant les Togolais, quel serait-il ?
Cet engagement sera fait lorsque nous allons réellement naitre. Pour l’instant nous sommes toujours dans les démarches et notre parti n’a pas encore vu le jour, ni n’a un nom. Si nous rassemblons tous les documents, nous irons à une session pour porter sur les fonts baptismaux ce parti, mettrons sur pied les structures et irons faire un dépôt légal. La dernière fois, ce n’est qu’un précongrès que nous avions fait. Le gros lot vient pour pouvoir peaufiner les démarches et faire le dépôt légal qui se doit.
sacré togo