Au Togo, les prêtres catholiques préoccupés par leur retraite

Le clergé catholique togolais est soucieux de la prise en charge sociale des prêtres à leur retraite. Ce sujet fait l’objet de réflexions, en l’occurrence lors de l’assemblée générale de la Fraternité des prêtres diocésains du Togo tenue mi-janvier à Atakpamé.

Créée en 2020 par la Conférence des évêques du Togo, l’Œuvre de Solidarité Sacerdotale – Togo (OSS-T) vise à offrir « une prise en charge aux prêtres âgés admis à la retraite ». Selon le père Dieudonné Bantaguete, du clergé diocésain de Dapaong (à 620 km de Lomé) et secrétaire général de cette Œuvre, la conférence épiscopale a créé cette institution sous forme de caisse de retraite pour assurer le relais de l’Opus Securitatis relevant de l’Œuvre de Saint Pierre, Cité du Vatican, « en vue d’assurer aux prêtres une retraite digne ».

Après trois ans de services de l’OSS-T, la Fraternité des prêtres diocésains du Togo (FPDT), a choisi d’approfondir les réflexions au cours de sa cinquante-troisième assemblée générale du 8 au 12 janvier sur le thème « l’appropriation de l’Œuvre de Solidarité Sacerdotale ». « L’objectif de ce choix est de renforcer l’adhésion de chaque prêtre et permettre le bon fonctionnement de l’Œuvre », explique le président de la FPDT, le père Casimir Kodo du diocèse de Lomé.

Actuellement au Togo, une somme minimale de soixante-cinq mille francs CFA, soit l’équivalent de cent euros, est versée comme allocation de retraite aux prêtres diocésains admis au repos après leurs années de services sacerdotaux.

Des difficultés dans la collecte des cotisations

Si l’équipe assure que « tous les sept diocèses ont pris à cœur cette Œuvre et participent à la mobilisation de ressources » pour la mise en œuvre de ce programme de sécurité sociale, ce n’est pas sans difficultés. « Le défi majeur que nous rencontrons est relatif aux difficultés constatées dans la collecte des cotisations des prêtres fixées à cinq mille francs CFA par mois par prêtre », confie le secrétaire général.

Par ailleurs, ajoute-t-il, « certains prêtres ont manifesté leurs inquiétudes par rapport à l’âge de leur retraite fixée à 70 ans », un âge jugé élevé par ces derniers qui évoquent l’espérance de vie du pays. Mais une étude commanditée sur cette question a confirmé « la nécessité de maintenir cet âge » en considérant les moyens des diocèses au cas où cet âge était révisé à la baisse ; d’où l’engagement du bureau de l’OSS-T à poursuivre les sensibilisations au sein du clergé pour convaincre de la nécessité de continuer les cotisations.

Une solidaire charité

Au cours de son assemblée, la Fraternité a fait des recommandations en guise d’approches de solution. Par exemple, indique le père Kodo, « la Fraternité s’est engagée à travailler pour gagner tous les prêtres diocésains du pays à la cause de cette œuvre », en incitant à une volonté manifeste, mais aussi en convergeant les énergies pour l’accomplissement des objectifs de l’Œuvre. Exhortant à « une solidaire charité », l’assemblée a lancé « un appel pressant à tous les prêtres diocésains encore hésitants ou réticents à une adhésion effective à l’Œuvre de Solidarité Sacerdotale » et propose que des activités génératrices de revenus soient entreprises pour pérenniser l’institution.

Lors de sa prochaine réunion ordinaire, le 31 janvier, le bureau de l’OSS-T va étudier la faisabilité et la mise en œuvre des recommandations faites par le clergé, annonce le père Bataguete. Mais déjà, il encourage chaque diocèse à tenir régulièrement à jour les statistiques des prêtres diocésains pour faciliter la collecte des cotisations, voire le prélèvement à la source déjà fonctionnel dans certains diocèses. Le clergé compte également sur les fidèles pour « un soutien manifeste » en termes de compétences et d’expertises, mais aussi en termes de contributions financières en vue de la réussite de l’Œuvre.

 Source: https://africa.la-croix.com/

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