Ferdinand Ayité partage avec sa communauté de Facebook « un cri de cœur d’un compatriote qui » a fait un tour à la morgue de Tsévié. Avec un commentaire de directeur de publication de L’Alternance au début de la publication.
« Voici à quoi ressemble une partie de la morgue d’un hôpital régional, en l’occurrence celui de Tsévié chef-lieu de la région maritime traversée par une seule route sinon ruelle asphaltée. C’est en quelque sorte l’image des structures de santé au Togo: des porcheries indignes des humains. Un régime incapable de travailler au bien être des vivants peut-il accorder le moindre respect aux morts?
Le Togo est un pays qui s’enfonce tous les jours sous le regard presque indifférent des citoyens. Un fatalisme qui empêche d’entrevoir une lueur d’espoir. Tsévié c’est aussi le fief de certains barons et ministres qui aiment les bonnes choses, construisent de belles résidences au Togo et ailleurs. Voilà la morgue! Quand on observe les réalisations des dirigeants des pays voisins et on observe notre pays c’est vraiment triste.
Je partage avec vous le cri de cœur d’un compatriote qui y a fait un tour.
Ferdinand Ayité
Lisez son témoignage (du compatriote).
“J’espère que vous vous portez à merveille là où vous vous trouvez actuellement.
Mon message à vous ce matin concerne quelque chose que j’ai observée la semaine dernière à la morgue de Tsévié que j’aimerais partager avec vous. En effet, j’étais pour la première fois à cette morgue en vue d’y mettre un défunt. Je vous avoue que j’ai été profondément touché par le local de la morgue qui n’offre, de mon point de vue, aucune dignité pour les corps. Plus grave, à l’entrée droite du local de cette morgue, se trouve une large salle, qui, à en croire à certains habitants du milieu, serait le lieu où l’on lave les corps. Que c’est choquant! La salle présente un visage très sale et les contreplaqués utilisés pour le plafond n’en existent plus à certains endroits parce que la salle nécessite de travaux de réfection, à défaut d’en démolir le local entier.
Pire, il faut observer le brancard à roues utilisé par le seul morguier s’y trouvant pour imaginer encore la salle décrite plus haut même. Le brancard à quatre roues est de venu celui de trois, parce que le quatrième n’en existe plus, et les trois autres vielles ne présentent naturellement aucune commodité aux transporteurs. Bref, il date. Attention! Avec un tel brancard, il faut une vigilance accrue de ceux qui accompagnent le morguier pour le transport au risque de retrouver le corps de votre mort au sol. Nous avions failli en payé les frais. Et les images accompagnant mon message en témoignent long. C’est totalement indignant dans un pays petit comme le Togo où les dirigeants clament leur souveraineté, détournent les fonds aux dépens des populations dans l’Impunité absolue.
En tant que fils de cette république togolaise, j’en serai indigne d’elle si je n’en rends pas public cette situation par l’entremise de votre canal habituel, votre page Facebook, laquelle est sans doute suivie par les prétendues autorités de ce pays. Du moins, s’ils ne bougent pas, vivement que de bonnes volontés du Togo ou de la diaspora aident cette morgue à avoir un cadre digne de ce nom. Sinon, c’est vraiment regrettable pour la ville de Tsévié, qui est le chef-lieu de la région maritime.
Pour éviter d’être long, je vous en épargne de l’environnement de l’hôpital même dans sa globalité, la célérité qui en fait défaut à l’arrivée du corps.
Il faut préciser que c’est par manque de place à la morgue de Tokoin que nous nous sommes rendus à celle de Tsévié.
Que Dieu sauve la République togolaise !”