Le 8 février 2024, au palais de la Marina à Cotonou, le président du Bénin, Patrice Talon, a animé une conférence de presse où il a évoqué les développements nationaux et sous-régionaux, mettant en lumière les nombreuses crises en cours en Afrique de l’Ouest. Il a également partagé son point de vue sur le retrait de certains pays de la région de l’organisation ouest-africaine.
Interrogé sur le report de l’élection présidentielle au Sénégal, le président Talon a préféré rester succinct : “On ne peut que regretter ce que l’on observe”, a-t-il déclaré.
Concernant le retrait du Niger, du Burkina Faso et du Mali de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), décidé fin janvier, le président Talon a exprimé son désaccord : ” J’ai parlé à un des trois présidents. Je lui ai dit : les peuples ne nous ont pas élus pour les diviser. Nous, nous sommes de passage, les peuples sont éternels. Ce n’est pas parce que les chefs d’État ne s’entendent pas sur l’attitude à avoir par rapport à un problème qu’il faut casser l’idéal. La volonté des peuples est de s’intégrer.”
Réuni en urgence ce jeudi 8 février 2024 à Abuja, au Nigeria, le Conseil ministériel de Médiation et de Sécurité (CMS) de la CEDEAO a tenu une session extraordinaire. La question du retrait des pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) a été discutée. La Commission a rapporté que les trois États membres ont exposé les raisons de leur retrait, notamment la perception d’un éloignement de la CEDEAO des “idéaux panafricains de ses fondateurs”, l’influence présumée de puissances étrangères hostiles, le sentiment d’abandon dans la lutte contre le terrorisme, et le jugement de sanctions “illégales, illégitimes, inhumaines et irresponsables” imposées par la CEDEAO.