Depuis la décision de report des élections présidentielles par Macky Sall, une décision entérinée dans des conditions ubuesques par une Assemblée Nationale épurée des députés de l’opposition, la tension ne baisse pas au Sénégal. Une manifestation prévue ce mardi par un collectif d’organisations non étatiques est interdite par le pouvoir en place.
Après le report des élections présidentielles à la veille du début des campagnes électorales, le Président Macky Sall semble être déterminé à compromettre tous les principes élémentaires qui faisaient de la démocratie sénégalaise un exemple en Afrique noire francophone. Le Chef d’Etat qui disait haut et fort quand il faisait partie de l’opposition que le « Président ne peut même pas ajouter 24 heures à son mandat », s’en est octroyée au minimum 7.000, soit plus de 10 mois.
Comme Macky Sall aurait pu réagir à l’époque dans l’opposition, ses adversaires politiques ainsi qu’une bonne partie de l’opinion internationale rejettent ce report synonyme d’une prolongation de son mandat qui arrive à échéance le 02 Avril prochain.
Le week-end dernier, le Sénégal a connu des scènes de manifestations avec des répressions qui ont entrainé au moins deux décès.
Les organisateurs d’une manifestation pacifique prévue pour ce mardi 13 Février à Dakar ont été notifiés de l’interdiction de ladite manifestation par le Préfet du Département de Dakar. Il s’agit d’une « plateforme d’acteurs non étatiques » qui avait prévu montrer pacifiquement sa désapprobation du projet actuel de Macky Sall. Le motif évoqué est que « l’occupation de l’itinéraire choisi aux horaires retenus, risque de perturber gravement la libre circulation des personnes et de leurs biens au regard des problèmes de mobilité notés actuellement ».
L’interrogation principale face à cette interdiction est celle-ci : ce motif aurait-il pu convaincre Macky Sall quand il était du côté de l’opposition ?