Togo-Débandade chez les barons insolvables à la CEET

Dans notre édition ”le Rendez-vous” 371 du 22 février dernier, vous avez pu lire en grand titre: CEET, Contour Global SA, Kékéli, Factures impayées aux fournisseurs et Faure Gnassingbé: Une autorité qui perd le temps à la République.

Chacun a interprété ce titre à sa manière. Mais nous n’avons pas trouvé autre titre pour illustrer le gaspillage et la corruption instituée dans le domaine de l’énergie à chaque fois qu’il faille chercher une solution à la République. Ce titre expliquait aux Togolais que le communiqué de la CEET relatif aux raisons des délestages en cours était un gros mensonge. Contrairement au communiqué, c’est une cumule de factures impayées aux pays qui vendent l’énergie à la CEET qui était le vrai problème. Vous avez pu lire ceci : ( La CEET est sérieusement enrhumée. Contrairement au grand mensonge de la compagnie à ses clients, c’est l’histoire qui se répète. C’est un problème de dettes vis-à-vis des fournisseurs d’énergie qui est à l’origine des délestages sauvages. La CEET doit beaucoup d’argent à ceux qui lui vendent de l’énergie qu’elle distribue aux Togolais. C’est la loi de l’offre et du respect des engagements contractuels entre prestataire et consommateur….. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que ces délestages arrivent. Ce fut le cas en 2018 et 2022.

Nous avons alors repasser deux anciens articles sur la gestion scandaleuse des problèmes d’énergie.

Cet titre et le développement qui s’en est suivi n’ont pas laissé le président de la République indifférent. Il a tapé du point sur la table. Suite à un point de la situation présentés par le directeur de la CEET et ses techniciens, il est ressorti que l’une des raisons de la cumule de ces impayées aux fournisseurs c’est, en interne, les immenses arriérés de factures impayées de la part d’une bonne partie des barons, des membres de la famille Gnassingbé et autres grands consommateurs d’énergie qui ne paient pas leurs factures. Ils ne paient pas mais que la CEET ne peut pas les discipliner. Faure Gnassingbé a donc pris la bonne décision.

En bon responsable, monsieur le Président a intimé l’ordre de procéder à la coupure chez tous ces consommateurs insolvables, y compris les membres de la grande famille Gnassingbé. A l’endroit de ces derniers, le PR a fait savoir qu’il n’est le papa d’aucun Gnassingbé, mais ils n’est qu’un grand frère. Alors, que chacun paie ses factures, sans quoi qu’il soit priver d’électricité.

Des techniciens sont alors passés de maison en maison pour les recouvrement et ceux qui, séance tenante, n’ont pas pu verser la totalité des arriérés de consommation ont purement et simplement été coupé. Et les maisons de ces barons et autres, Dieu est témoin que Lomé en regorge. A une bonne ribambelle la CEET dépose les factures sans espoir de se faire payer ou carrément la compagnie n’apporte même pas de factures.

Chez les uns la CEET est parti avec les chèques, chez les autres la liquidité, chez une autre catégorie il y a eu coupure. Cette opération de ratissage a permis de réunir en quelques jours beaucoup d’argent et une bonne partie de la facture fut payée aux pays fournisseurs notamment le Ghana. C’est en partie ce qui explique un début de normalisation de la situation. Big-up a vous monsieur le Président. On ne peut pas attendre mieux. Aux grands maux, les grands moyens.

Mais les raisons des consommations sauvages impayées ne sont pas seulement avec les barons et autres membres de la famille et proches du chef de l’État.

Chacun a une idée du nombre de camps militaires et autres que compte la seule ville de Lomé. La quasi-totalité de ces camps sont de véritables cités où habitent à vie officiers et autres soldats de rang, certains même après leur retraite. Ils sont de grands consommateurs au dos de l’État. Et personne ne les inquiète. Il faut aussi ratisser à ce niveau.

Parmi les grandes sociétés industrielles et usines installées à Lomé et ses périphéries, il en existe des professionnels de la fraude au compteur. Ils consomment gros et paient des broutilles à la CEET souvent avec la complicité des techniciens de la compagnie.

L’administration publique regorge de fonctionnaires saboteurs de l’Etat dans la gestion de leurs bureaux et autres départements qui relèvent de leur compétence. Il y en a qui laissent, par exemple, les climatiseurs allumés pour partir le soir. Histoire de revenir le lendemain trouver des bureaux bien frais. Et pourtant, à domicile, la plupart ne dort par sous climatisation. Mais puisque c’est l’État qui paie l’ardoise, il faut abuser au dos de leurs départements. Il faut ouvrir les yeux sur ce fléau, qui existait, qui n’est pas fini et qui crève toujours la CEET.

Tout ceci n’est que la face visible de l’iceberg. Il faut que cette opération salutaire autorisée par le président ratisse large afin que la CEET souffle un peu en attendant qu’une solution définitive soit trouvée au souci énergétique.

Quand c’est bon, il faut le dire. Mais monsieur le Président, tu peux mieux faire puisque tout ce qu’on déplore ici n’est que la conséquence logique des longs règnes qui vivent de corruption. À un moment donné, elle échappe a tout contrôle et le vol règne en maître incontesté dans tous les départements comme actuellement dans votre pays. L’énergie coûte déjà les yeux de la tête aux consommateurs, si on ne trouve pas une solution drastique de cette façon contraignante, la CEET, en désespoir de cause, va faire une troisième majoration au prix du kWh pour les pauvres populations. Il faut que finisse cette hideuse période où les petits consommateurs doivent payer pour les grands consommateurs. Ça ne fait pas sérieux.

Nous y reviendrons.

Abi-Alfa

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