Au Togo, la consommation croissante de substances psychoactives devient une préoccupation majeure, particulièrement chez les jeunes, y compris les élèves. Face à cette situation alarmante, la prévention est considérée comme la seule réponse efficace pour lutter contre ce fléau. L’Organisation des Nations Unies contre la Drogue et le Crime a récemment lancé un appel en ce sens lors de la célébration de la Journée internationale contre l’abus et le trafic de drogues, le 26 juin dernier, soulignant l’importance de sensibiliser et de prévenir.
Dans le cadre de cette journée, l’ONG Recherche Action Prévention Accompagnement des Addictions (RAPAA), comme chaque année, a initié une série d’activités pour sensibiliser la population aux méfaits de la consommation de substances psychoactives sur les individus, les familles et la communauté. Après avoir sensibilisé à travers les médias nationaux sur les dangers de l’usage de ces substances, une équipe de l’ONG s’est rendue sur le terrain le 2 juillet, notamment dans le quartier de Katanga, pour informer les professionnelles du sexe et les femmes portefaix, mettant l’accent sur les risques de tuberculose.
Lors de cette visite, 56 personnes ont été dépistées pour la tuberculose, dont 16 hommes et 40 femmes. Un cas positif (une femme) a été dirigé vers le Centre Médico-Social de Baguida pour une prise en charge médicale gratuite, en collaboration avec le Programme National de Lutte contre la Tuberculose (PNLT), le Centre Médico-social de Katanga et l’Hôpital de Be.
Le 6 juillet, l’équipe de RAPAA était également présente dans le quartier Kodjoviakopé, où elle a mené une action de sensibilisation et de dépistage volontaire du VIH/SIDA. Cette initiative a permis d’informer les usagers de drogues, les professionnelles du sexe et les femmes portefaix sur les dangers des substances psychoactives et sur les liens avec les infections sexuellement transmissibles telles que le VIH et l’hépatite. Au total, 106 personnes ont effectué des tests volontaires pour le VIH et l’Hépatite, révélant 2 cas de VIH positifs parmi les femmes et 4 cas d’hépatite (3 hommes et 1 femme). Les personnes concernées ont été orientées vers la clinique de l’ONG FAMME pour une prise en charge médicale et psychologique gratuite, avec le soutien technique du CNLS, PNLS et de la plateforme nationale des OSC/VIH, ainsi que le soutien financier de l’ONUSIDA, comme l’a souligné Mme KAMA-DJONNA Akoura, Vice-Présidente de RAPAA, lors d’une conférence de presse à Lomé.
Ces activités de prévention ont été complétées par des séances d’écoute psychologique et sociale visant à soutenir les usagers dans leur processus de désintoxication, ainsi que par la distribution de repas et de kits d’hygiène pour améliorer leur bien-être. Cette approche collaborative et participative a pleinement impliqué les autorités locales et les usagers de drogues dans la démarche de RAPAA.