La veuve de l’homme d’affaires Sow Bertin Agba, décédé il y a plus d’un an, fait face à des accusations graves après avoir été enlevée le jeudi 25 juillet 2024. Selon les informations, Françoise Agba, son frère Cyrille Agba, et un tiers dont l’identité n’a pas été divulguée, ont été présentés ce mardi au Procureur de la République après plusieurs jours de détention au Service central de renseignements et d’investigations criminelles (SCRIC). Ils ont été inculpés et placés sous mandat de dépôt pour complot contre la sûreté intérieure de l’État et financement du terrorisme.
Les circonstances de leur arrestation et les charges retenues contre eux suscitent des interrogations, d’autant plus que, selon les informations recueillies, Françoise Agba avait entamé des démarches administratives pour obtenir sa carte d’identité dès son retour au Togo, ce qui semble incompatible avec les accusations portées contre elle.
Avant leur inculpation, les prévenus ont été soumis à de nombreux interrogatoires par les agents de l’Agence nationale de renseignement (ANR). Les questions portaient notamment sur la véracité du décès de Sow Bertin Agba, les moyens de subsistance de la famille, et leurs relations avec des personnalités comme le Commandant Olivier Amah, actuellement en exil, et le journaliste Ferdinand Ayité, également en exil. Ces deux figures sont désormais citées dans une affaire d’atteinte à la sûreté intérieure de l’État et de financement du terrorisme, laissant entrevoir une extension des investigations à d’autres acteurs.
Les accusations portées contre Françoise Agba et les autres inculpés sont perçues par de nombreux observateurs comme des manœuvres politiques visant à réprimer toute opposition au régime en place. Les autorités togolaises, déjà critiquées pour leur gestion des droits humains, semblent s’enfoncer dans une dynamique de suspicion généralisée, où toute dissidence est interprétée comme une menace contre l’État.