Après onze heures de débats intenses, l’Assemblée nationale du Sénégal a rejeté, lundi 2 septembre 2024, un projet de loi visant à modifier la Constitution. Ce vote représente un coup dur pour le président Bassirou Dimaye Faye, qui essuie ainsi son premier revers politique majeur depuis son entrée en fonction.
La proposition, défendue par le gouvernement, visait à supprimer le Haut Conseil des collectivités territoriales (HCCT) et le Conseil économique, social et environnemental (CESE), deux organismes jugés coûteux pour le pays. Cette réforme faisait partie des promesses électorales du président Faye lors de sa campagne présidentielle.
Le rejet de ce projet de loi était déjà pressenti, notamment après que la commission des Lois, de la Décentralisation, du Travail et des Droits humains, présidée par Moussa Diakhate, l’avait également refusé le 31 août. Selon Diakhate, « il serait plus logique d’attendre que le règlement intérieur de l’Assemblée soit à jour avant de procéder à la suppression d’organismes constitutionnels aussi importants. »
Le vote final, qui s’est tenu peu après 22h30 GMT, a vu 83 députés s’opposer à la révision constitutionnelle, contre 80 en faveur. Ce résultat n’est guère surprenant, compte tenu de la majorité détenue par la coalition Benno Bokk Yakaar, dirigée par l’ancien président Macky Sall, aujourd’hui dans l’opposition.