Lors d’une conférence de presse organisée ce mercredi à Dakar, le député sénégalais Guy Marius Sagna a livré des détails troublants concernant l’agression violente dont il a été victime, ainsi que plusieurs citoyens togolais, lors d’une réunion de la Dynamique pour la Majorité du Peuple (DMP) à Lomé, le dimanche précédent.
Représentant de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), M. Sagna a accusé les autorités togolaises, notamment le parti au pouvoir, d’avoir orchestré cette attaque, qu’il qualifie de “plan de torture” visant des ressortissants ouest-africains. Il a également dénoncé l’inaction des forces de l’ordre, affirmant que la police avait refusé d’enregistrer sa plainte à la suite de l’incident. “Tout était planifié, c’était clair comme de l’eau de roche,” a-t-il déclaré, ajoutant : “Voilà ce que vit le peuple togolais. Les citoyens sont bastonnés, ils vont déposer de plaintes, on ne prend pas leurs plaintes ou quand on prend la plainte, ça ne sert à rien.”
M. Sagna a également affirmé que les forces de gendarmerie présentes sur place avaient quitté les lieux, laissant “leurs collègues” en civil accomplir ce qu’il décrit comme “le sale boulot”. Ses propos corroborent les accusations de la députée togolaise Brigitte Adjamagbo-Johnson, qui a déclaré que certains agresseurs étaient identifiables comme membres des forces de police.
Le parlementaire sénégalais a également critiqué le Parlement de la CEDEAO, présidé par la Togolaise Hadja Mémounatou Ibrahima, accusant l’organisation de l’avoir abandonné. Selon lui, la CEDEAO a refusé de garantir sa sécurité et lui a fournit un billet d’avion pour quitter le Togo avant la date prévue. “C’est une honte”, s’est-il exclamé.
M. Sagna a ensuite dénoncé ce qu’il appelle une “CEDEAO des chefs d’État”, qui selon lui, s’oppose à l’idée d’une “CEDEAO des peuples”. Il a souligné que ses efforts pour promouvoir la transparence au sein de l’organisation, notamment en ce qui concerne les rapports d’audit des institutions, ont conduit à des menaces contre sa sécurité.
Le député a lancé un appel à la mobilisation des citoyens ouest-africains en faveur d’une CEDEAO plus démocratique et transparente. “Allez-vous continuer à accepter que des députés qui veulent sortir de la CEDEAO des États et du syndicat des chefs d’État et veulent entrer dans la CEDEAO des peuples soient bastonnés, qu’ils soient assassinés ?” a-t-il interrogé.
Pour plus d’informations, vous pouvez suivre l’intégralité de sa déclaration dans la vidéo suivante :