«…Le régime RPT/UNIR vient de démontrer, une fois encore, qu’il est catégoriquement hostile et fermé à toute discussion et à tout débat d’idées. Sa seule méthode reste l’usage de la force brute et primitive pour conserver le pouvoir et s’y maintenir vaille que vaille. …C’est contre de telles violences que Freedom Togo-MLN s’est construit dans le but d’abattre la dictature de Faure Gnassingbé qu’il s’évertue vainement à cacher dans toutes les instances internationales au travers des discours aussi creux que mensongers! Sachez que Faure Gnassingbé est un véritable prédateur pour son peuple en même temps qu’une honte pour l’Afrique en général et la CEDEAO en particulier… (Freedom Togo-MLN, Paris, le 29 septembre 2024)
À travers cette barbare agression contre une députée de la république, un député sénégalais de la CEDEAO, un ancien député, d´autres personnalités politiques togolaises, des hommes et femmes de presse et des citoyens anonymes, le régime togolais vient une fois encore de démontrer, comme s´il en était encore besoin, que les Togolais sont très loin d´espérer voir le bout du tunnel. C´est également un véritable camouflet de Faure Gnassingbé et de ses inconditionnels aux Togolais qui se font encore des illusions qu´il est possible de faire de la démocratie dans une dictature. Les rêveurs qui disent lutter contre le régime liberticide Gnassingbé et qui en même temps croient qu´ils peuvent atteindre cet objectif en allant aux élections, ou en allant siéger dans un parlement qui n´est qu´une chambre d´enregistrement, doivent être arrivés aujourd´hui à la fin de leurs illusions, avec cet énième comportement de voyous organisé depuis le sommet de l´état togolais. L´une des victimes-stars de la violence de cette après-midi de dimanche 29 septembre 2024, en dehors du Sénégalais Guy Marius Sagna, était la députée togolaise, Brigitte Kafui- Adjamago, également premier responsable de la CDPA (Convention Démocratiques des Peuples Africains) et de la DMP (Dynamique pour la Majorité du Peuple). Et nous espérons que Madame Adjamago, pour qui nous avons un grand respect pour son courage, surtout en tant que femme combattante contre un si terrible régime san foi ni loi, aura compris qu´on ne peut pas rendre un pouvoir, aussi autiste et méchant, comme celui de Lomé, fréquentable et démocratique malgré lui.
Pour la conservation du pouvoir à tout prix, le régime togolais semble être arrivé à un point où le ridicule et la honte ne tuent plus. Cette sauvage agression sur Madame Brigitte Kafui-Adjamago, une députée togolaise, et surtout sur le député sénégalais de l´organisation sous-régionale, Guy Marius Sagna, n´est pas un bon signe de ce que Faure Gnassingbé réserve aux Togolais quant à la suite des évènements. La principale victime de l´attaque sauvage du 29 septembre dernier, le Sénégalais Sagna, encore ensanglanté se demandait à juste titre, si les autorités togolaises n´avaient pas eu l´intelligence et la décence pour s´en prendre à lui un étranger et de surcroît député de la CEDEAO, quel est alors le sort quotidien des citoyens togolais? Si Monsieur Guy Marius Sagna savait qu´une dictature sévit au Togo et l´a à plusieurs reprises dénoncée, l´occasion lui a été donnée, ce dernier dimanche du mois de septembre 2024, de vivre et de toucher du doigt ce que les Togolais vivent depuis plus d´un demi-siècle. Tous ces chefs d´état en Afrique de l´ouest et ailleurs qui jouent à l´hypocrisie en déroulant le tapis rouge à Faure Gnassingbé, doivent avoir compris que le Togo reste un pays à part, sous le joug d´une dictature tribalo-familiale, dont les dirigeants considèrent leurs concitoyens, qui ne regardent pas dans la même direction qu´eux, comme des ennemis à abattre.
C´est pourquoi nous disons que la Togolaise Ibrahima Méminatou, une proche, sinon une très proche de Faure Gnassingbé, n´est pas qualifiée pour être à la tête du parlement de la CEDEAO, si cette organisation veut vraiment faire sa mue et redevenir une CEDEAO des peuples. Ibrahima Méminatou à la tête du parlement de l´organisation sous-régionale reviendrait à accepter que toutes les grandes décisions, à même de servir à l´épanouissement des peuples de l´espace communautaire, soient bloquées, comme cela se passe avec le peuple togolais. Si Faure Gnassingbé et son entourage, aussi bien civil, que militaire, continuent à se moquer des Togolais, à faire fi de leurs légitimes revendications pour une gouvernance plus humaine et démocratique en restant fidèles à la formule «le chien aboie, la caravane passe», c´est parce qu´en face d´eux il n´y a que division et égoïsme. Comme le titre de notre article l´indiquait, ce comportement de voyous, organisé, comme toujours, depuis le sommet de l´état, le 29 septembre 2024, devrait servir d´avant-goût de ce qui nous attend en tant que Togolais et Togolaises, si nous continuons à nous montrer incapables de nous entendre et nous organiser.
«Mobilisation citoyenne…», «résilience et résistance…», voilà ce qui ressort respectivement des communiqués de la DMP (Dynamique pour la Majorité du Peuple) et de l´ANC (Alliance Nationale pour le Changement) au lendemain de la sauvagerie d´état au siège de la CDPA. Deux intentions louables et pertinentes de la part des deux poids lourds de l´opposition qui actuellement ne se parlent pas. En dehors de l´ANC et de la DMP, les formations politiques ADDI, FDR et PNP ont également réagi par des déclarations pour exprimer leur désapprobation après cette gratuite violence de nervis sur de paisibles citoyens à la barbe d´une équipe de la gendarmerie togolaise. «À quelque chose malheur est bon», dit-on. Pourquoi une telle occasion ne pourrait pas servir de tremplin pour un nouveau départ, pour un nouveau rapprochement entre partis de l´opposition et organiser le peuple qui n´attend que ça?
Samari Tchadjobo
Allemagne