En ce 31 décembre 2024, alors que l’effervescence gagne le marché d’Assiyéyé à Agoè, une situation préoccupante s’est imposée à des milliers d’usagers et de commerçants. À la veille du Nouvel An, période traditionnellement marquée par une affluence exceptionnelle dans ce lieu stratégique de ravitaillement, l’entreprise chargée des travaux de construction du marché a choisi ce jour pour intensifier ses activités sur la deuxième voie principale, créant une atmosphère chaotique et dangereuse.
Depuis l’incendie dévastateur du marché en 2023, les commerçantes se sont installées le long de cette voie aujourd’hui obstruée, aggravant les conditions de circulation et les risques liés aux travaux en cours.
Une sécurité largement négligée Des engins lourds s’activent sur la voie principale sans qu’aucune mesure de sécurité sérieuse ne soit prise pour protéger les usagers. Les passants, contraints de traverser les zones de travaux, se faufilent entre les machines en mouvement, exposés à un danger constant. Pendant ce temps, les camions distributeurs d’eau arrosent la voie de manière incontrôlée, éclaboussant à la fois les piétons et les commerçantes installées à proximité. Hormis une barrière sommaire empêchant l’accès des motos, aucune autre disposition n’a été mise en place pour sécuriser les lieux. L’accès des piétons, y compris sur la voie en activité, reste totalement libre, augmentant les risques d’accidents graves. À cela s’ajoute l’absence totale des forces de sécurité, pourtant indispensables dans ce genre de situation.
Une imprudence manifeste
« Pourquoi choisir un tel moment pour accélérer les travaux, alors que les semaines précédentes, les activités étaient bien moins intenses ? » s’interroge une usagère visiblement exaspérée. La question reste entière, et l’imprudence de cette initiative, menée dans un marché connu pour son affluence exceptionnelle en cette période, soulève des inquiétudes légitimes.
Des populations en danger
Les scènes observées ce jour sont inquiétantes : des piétons courant pour éviter les arroseurs, des personnes âgées incapables de traverser les caniveaux faute d’équipement adapté comme des passerelles ou des échelles, des commerçantes trempées et des familles avec enfants esquivant les engins en mouvement. « Si un drame survenait, qui en prendrait la responsabilité ? » s’interrogent plusieurs témoins sur place. Le manque de planification expose les populations à des risques inutiles et évitables
Prévenir un drame avant qu’il ne soit tard
À l’heure où la prudence devrait être une priorité absolue, il est alarmant de constater que la gestion des travaux au marché d’Assiyéyé manque d’organisation et de prévoyance. En cette veille de fête, le désordre observé aurait pu être évité avec une planification adéquate et des mesures de sécurité strictes. Il est impératif que les autorités locales et l’entreprise chargée des travaux prenne la mesure de la situation pour garantir la sécurité des usagers à l’avenir. Le marché d’Assiyéyé, un centre névralgique de l’économie locale, ne peut continuer à être exposé à de telles négligences sans risquer des conséquences tragiques. Les populations, encore marquées par le drame du grand marché de Lomé où un bébé a perdu la vie le 23 décembre dans un désordre, espèrent que cette alerte poussera les responsables à agir. Prévenir un drame doit primer sur toute autre considération. La sécurité des citoyens ne saurait être reléguée au second plan.
Ricardo Agouzou
