1958 à 2005, c’est pour cette période de l’histoire douloureuse de notre pays que la CVJR, (Commission Vérité Justice et Réconciliation) avait fait des propositions pour aider les Togolais à faire la paix.
Ces propositions sont entre autres des actions comme écouter les victimes, payer des dédommagements pour les violences survenues, prendre en charge les soins médicaux et les soutiens psychologiques. C’est l’étape des réparations au niveau individuel.
Le HCRRUN(Haut-Commissariat à la Réconciliation et au Renforcement de l’Unité Nationale) qui a pour mission de procéder à la mise en œuvre des recommandations de la CVJR, veut passer à une autre étape : mettre en place des actions, comme par exemple rebaptiser des rues et places publiques en hommage aux victimes, ériger des monuments, commémorer des événements qui ont marqué l’histoire de notre pays. L’idée est de ‘‘réparer la mémoire collective’’, c’est-à-dire d’avoir des lieux, des objets, des évènements qui nous permettent d’accepter et de dépasser ce qui est arrivé. Il s’agit de guérir ensemble grâce à des symboles.
L’initiative qui a fait l’objet d’un atelier démarré le 10 décembre 2024 à Lomé est compréhensible.
La seule crainte qu’on puisse émettre est celle de la tendance devenue un réflexe dans notre pays: la récupération et la politisation de toute bonne initiative. Quel sera le degré d’impartialité dans le choix des lieux, des noms, des évènements, des structures chargées de conduire ces projets? Toute la question est là. Et avec elle, la question de l’adhésion, de l’acceptation par les Togolais de ce qui leur est proposé comme action de réconciliation nationale dans la durée.
John
SIKA’A Journal