«…À l’heure du combat ultime décisif pour l’avenir de notre cher pays le Togo, s’impose une compréhension totale de l’exception togolaise qui doit nous conduire jusqu’à la genèse, l’origine. Il s’agit de libérer le Togo dès la déconstruction de l’énigme de départ. Notre dextérité doit nous conduire à appliquer la stratégie de la non-violence à partir du temps zéro du régime. Dans cette optique, la question fondamentale est : d´où vient le Togo actuel, le Togo tel que nous connaissons le aujourd´hui, le Togo de 2025 ? Autrement dit, d’où vient la dictature militaire monarchique absolue dans cette grande prison à ciel ouvert, plongée dans une éclipse totale interminable des longs couteaux ? …»
(Salifou Tikpi Atchadam, extrait de son message du 03 janvier 2025)
Le président national du PNP (Parti National Panafricain), Salifou Tikpi Atchadam, l´homme qui fit trembler le régime de dictature autour de Faure Gnassingbé, à l´occasion du soulèvement populaire du 19 août 2017, est en exil, comme beaucoup d´autres compatriotes, civils et militaires, depuis quelques années pour sauver sa vie. Et depuis le lieu de son exil forcé, l’homme ne s’est jamais contenté de penser à sa sécurité et de sauver sa vie. Le précurseur de l´immémorable 19 août, il ya aujourd´hui bientôt huit (8) ans, s´adresse de temps en temps, humblement, à ses concitoyens pour chercher les voies et moyens pour mettre fin à la dictature de type monarchique des Gnassingbé, de père en fils, et ce depuis aujourd´hui 62 ans. Le natif de Kparatao dans le Tchaoudjo a encore été fidèle à la tradition en adressant un discours, à travers les réseaux sociaux, le 03 janvier dernier, aux Togolais et aux Togolaises, pour proposer des solutions par lesquelles les 8 millions d´otages de la famille Gnassingbé, devrait pouvoir se libérer.
Salifou Tikpi Atchadam commence en disant qu’il serait prétentieux de sa part de demander aux partis politiques, aux associations de la société civile, aux leaders d’opinion, aux activistes politiques, et encore moins au peuple togolais de se mettre derrière lui ou derrière sa formation politique, le Parti National Panafricain (PNP). Il s’agirait ici pour tous les Togolais et toutes les Togolaises, de s’aligner derrière un objectif primordial qui est le départ du pouvoir de Gnassingbé Faure. Et encore une fois, la non-violence, le caractère pacifique de la lutte qu´il préconise pour mettre fin au pouvoir illégitime du fils à papa togolais, furent les maître-mots de son message : «…L´heure a sonné. Deux voies, deux possibilités s’offrent au peuple togolais en lutte : l’abstention massive pacifique et l’action massive pacifique. Je vous parle de l´agir par abstention, c´est-à-dire l´abstention active ou l´action par abstention et de l´action proprement dite. Il s´agit concrètement du nombre s´abstenant massivement et pacifiquement ou du nombre agissant massivement et pacifiquement. Ce sont là les seules voies sûres de libération totale et définitive du Togo qui évitent au peuple togolais des torrents de sang et un cortège de malheurs de trop de la part du régime prêt à plonger le pays dans le néant avant de partir… » C´ est donc après une libération totale du Togo du jeu dictatorial des Gnassingbé, à travers des actions précises, pacifiques que devraient avoir lieu une transition politique, chargée des réformes nécessaires, après tant de décennies d’un régime d’exception et de terreur; bien sûr, après que les prisonniers politiques sont libérés et que tous les exilés politiques ont regagné le bercail.
Mais avant de continuer et de conclure la lutte pour faire partir du dictateur, comme le souhaite aujourd’hui la grande majorité des Togolais, Salifou Tikpi Atchadam s’est arrêté dans son message pour se poser et poser à ses concitoyens cette question : « d ´Où vient le Togo actuel, le Togo tel que nous le connaissons aujourd’hui, le Togo de 2025 ? Autrement dit, d’où vient la dictature militaire monarchique absolue dans cette grande prison à ciel ouvert, plongée dans une éclipse totale interminable des longs couteaux ?» Si la réponse est tellement claire comme l´eau de roche que c´est l´assassinat par Gnassingbé Éyadéma du père de l´indépendance togolaise, Sylvanus Olympio, le 13 janvier 1963, qui constitue indubitablement l´acte fondateur de la dictature militaire, monarchique absolue, le président du PNP propose que «c’est justement à ce niveau précis, à ce symbole chargé, trop chargé même, qu’il convient de fixer et de déclencher la série, la chaîne des actions destinées à garantir la conclusion de la longue lutte de libération du Togo par le peuple togolais.» Après avoir signalé et dénoncé le caractère cynique qui a consisté à célébrer ce crime chaque 13 janvier par le régime Gnassingbé Éyadéma surtout, l´homme politique de l´opposition en exil, président du Parti National Panafricain, a proposé que la journée du 13 janvier 2025 soit décrétée jour de deuil national sur le territoire national et partout dans la diaspora. Cette journée de deuil du 13 janvier 2025 consistera, selon le leader du PNP, en une observation de 3 minutes de silence à 7 h 13 minutes précises, heure à laquelle Gnassingbé Éyadéma arracha la vie au père de l´indépendance, président de la république togolaise, Sylvanus Olympio. Et tout citoyen togolais, où qu’il se trouve de part le monde, devrait rester à la maison de 6 h à 18h et « est prié de porter un insigne, un bracelet symbolique montrant que son pays, le Togo, est en deuil. »
Le lundi 13 janvier 2025 comme un jour de deuil, de receuillement et de prières devrait surtout reproduire la même triste ambiance qui avait réussi à l´annonce de l´assassinat de Sylvanus Olympio ce 13 janvier 1963 : « En deuil le 13 janvier 2025, le Togo dehors doit ressembler à un cimetière avec un silence assourdissant et retenu en Afrique et dans le monde. Il est question pour nous peuple togolais, de reproduire, autant que faire se peut, la même onde ce choc qui a traversé l´Afrique et le monde après avoir paralysé le Togo dès l´annonce du drame du 13 janvier 1963.» Ce premier acte qui sera posé par le peuple togolais ce lundi fatidique devrait être, d´après les propositions de Salifou Tikpi Atchadam, le premier pas des actions à venir, une manière de tâter le niveau de mobilisation du peuple sur l´ensemble du territoire et de voir surtout jusqu´où les Togolais sont résolus à libérer leur pays. Ce 13 janvier 2025 devrait être synonyme de calme avant la tempête, de réponse de l’océan avant le tsunami. Cette «journée de deuil national est une annonce destinée à attirer l´attention de l´Afrique et du monde sur le mouvement gigantesque, pacifique imminent, destiné à forcer Gnassingbé Faure à partir.»
La reconnaissance et la réhabilitation de la mémoire du père de l´indépendance, Sylvanus Olympio, lâchement assassiné, il ya 62 ans, étant le clou de son message, l´homme du 19 août ne pouvait passer sous silence la nauséabonde intention du fils de l´assassin du père de l´indépendance togolaise, Gnassingbé Faure, qui consiste à rapatrier les restes de l´illustre défunt au Togo. Un acte qui serait, d’après les termes de Salifou Tikpi Atchadam, synonyme de le ramener afin d’en faire un prisonnier sous la dictature militaire monarchique absolue : « Le rapatriement sous Gnassingbé Faure du corps, des restes du président Sylvanus Olympio, père de l´indépendance, tué par Gnassingbé Éyadéma et exilé. Non merci! C’est trop gentil. La manœuvre machiavélique, sous couvert de réparation mémorielle, soulève une foule de questions d’ordre rationnel, juridique, politique, éthique, moral, culturel, cultuel, matériel, spirituel. Sous Gnassingbé Faure, exhumer, rapatrier et inhumer à nouveau le corps exilé du président Sylvanus Olympio tué, revient à le tuer une quatrième fois. Le Togo auquel il a été arraché au moment où il recevait les trois balles fatales était un pays libre, indépendant, souverain qui reste son obsession outre-tombe.» La Togolaise ou le Togolais, légitime, donc qualifié pour ramener au Togo les restes mortels de Sylvanus Olympio sera le prochain président de la République, démocratiquement élu par le peuple après une transition sans Gnassingbé Faure, avait tenu à préciser Salifou Tikpi Atchadam qui n´ n’avait pas manqué d’insister sur le fait que «le plus grand des Togolais mérite, comme Kwame N’Krumah au Ghana, un complexe commémoratif comprenant un mausolée et un parc, c’est comme cela et comme cela seulement que les choses doivent se faire. Et c´est au mausolée Sylvanus Olympio que les fleurs seront déposées chaque 27 avril et non chaque 13 janvier.»
Pour terminer son message à ses concitoyens togolais, Salifou Tikpi Atchadam n´avait pas manqué de rappeler la situation plus que catastrophique sur tous les plans qui est aujourd´hui celle que vivent les Togolais. Une situation déshumanisante qui devrait faire en sorte que chacun de nous ait une et mille raisons de respecter religieusement le mot d’ordre relatif au deuil national du 13 janvier 2025. Notre propre vie qui n’en est pas une, une jeunesse déboussolée et sans avenir, des travailleurs de toutes catégories, des commerçantes et commerçants dont les marchés sont régulièrement et impunément incendiés, qui arrivent difficilement à joindre les deux bouts. «Survivant provisoire du goulag, chacun de nous est une preuve vivante du martyr du peuple togolais depuis 62 ans aujourd’hui. Sinistré, chaque village, chaque ville, chaque préfecture, chaque région représente une pièce de la phase terminale de l’état de putréfaction du pays qui incite à se battre pour le départ de Gnassingbé Faure.»
Voilà résumé l´essentiel du message du 03 janvier 2025 de Salifou Tikpi Atchadam, président du PNP en exil, aux Togolais.
Samari Tchadjobo
Allemagne