À l’occasion du 13 janvier 2025, date marquant l’assassinat de Sylvanus Olympio, le Mouvement du Peuple pour la Liberté (MPL-ABLODEVIWO) adresse un message solennel au peuple togolais. Le mouvement dénonce les 60 ans de régime héréditaire et appelle à une alternance politique pacifique, en phase avec les idéaux de liberté et d’unité prônés par le Père de l’Indépendance, Sylvanus Olympio.
MESSAGE DU MPL-ABLODEVIWO AU PEUPLE TOGOLAIS
POUR LA NOUVELLE ANNEE 2025 ET LE 13 JANVIER 2025
Le dimanche 13 janvier 1963 fut le plus grand jour de malheur pour le peuple martyr togolais.
C’est le jour où fut brisé le rêve du Père de l’Indépendance Togolaise, Père de ABLODE, Père des ABLODEVIWO, Unique Père de la Nation Togolaise, et Premier Président du Togo, Son Excellence Monsieur Sylvanus OLYMPIO, en particulier son rêve de faire du Togo « l’or de l’humanité », conformément à notre hymne national.
Ce fut le jour du « Parricide, c’est-à-dire de l’assassinat, du Père de l’Indépendance du Togo et Père de la Nation Togolaise », avec la complicité et la traîtrise d’une horde de soldats togolais manipulés par la « France-Afrique » qui a ainsi inauguré son oeuvre macabre d’assassinats des présidents nationalistes et panafricains les plus gênants pour ses intérêts privés.
L’ancien député français Noël Mamère a été jusqu’à ce jour le seul homme politique français à avoir officiellement reconnu et avoué la « responsabilité de commanditaire » de la « France-Afrique » dans cet assassinat dans « son témoignage devant l’histoire » , en déclarant le 9 avril 2005 dans un colloque organisé à l’Assemblée Nationale française par la « Ligue des Droits de l’Homme » : « Le 12 janvier 1963, l’ambassadeur Henri Mazoyer a fait connaître aux putschistes dirigés alors par le jeune sergent Eyadema le lieu, -l’ambassade américaine- où s’était réfugié Sylvanus Olympio.
Ce même ambassadeur qui avait fait pression pour que le commandant Georges Maitrier, chef de la gendarmerie nationale, dont le contrat arrivait à terme en 1962, puisse le prolonger dans le cadre de la coopération militaire franco-togolaise. C’est Georges Maitrier qui conçut et organisa le coup d’Etat de 1963 avec le soutien direct de l’ambassade, des services et de l’Elysée qui détestaient l’indépendance d’esprit de Sylvanus Olympio. Maitrier et Mazoyer n’étaient pas là par hasard. Ils avaient été mis en place par Jacques Foccard, le fondateur des réseaux de la Françafrique. La fin de la guerre d’Algérie et les milliers de soldats démobilisés ayant permis la création dun vivier permettant à des militaires comme Eyadema ou Maitrier de se reconvertir ».
L’intégralité de la conférence citée de Noël Mamère est consultable en ligne dans l’article « le témoignage devant l’histoire de l’ancien député français Noël Mamère sur l’assassinat de Sylvanus Olympio ».
Cependant, cette « responsabilité de commanditaire » de la « France-Afrique » dans l’assassinat du Président Sylvanus OLYMPIO ne diminue en rien « la responsabilité d’exécutants et de complices » de tous les soldats togolais qui ont collaboré à la réalisation du funeste crime de sang au Togo de la « France-Afrique », dont le véritable fondateur et donneur d’ordre était incontestablement le Général de Gaulle lui-même.
Ce « Parricide du Père de l’Indépendance du Togo et Père de la Nation Togolaise » est immoralement l’évènement fondateur incontestable du régime héréditaire togolais de 60 ans qui a sombré dans la corruption conformément au principe politique « le pouvoir corromps, le pouvoir absolu corromps absolument », qui a plongé le peuple martyr togolais dans « la misère noire » de « la vie chère » et dans le naufrage des valeurs morales, qui a érigé une montagne de cadavres politiques d’avant et d’après 2005, qui n’offre aucune perspective de travail à aucune catégorie de travailleurs, qui n’offre aucune perspective d’avenir à la jeunesse sacrifiée, et qui cherche malgré sa ruine économique et morale et sa longévité excessive à se perpétuer à la faveur de la constitution illégale et illégitime dite de la « 5e République Togolaise », dont l’illégalité constitutionnelle a été juridiquement et irréfutablement démontrée dans la « lettre ouverte au président du Togo sur l’anti-constitutionalité de la tentative de changement de république par une assemblée nationale non qualifiée », publiée par le Président National du MPL-ABLODEVIWO le 9 avril 2024.
La récente « lettre des élèves et étudiants du Togo à Faure Gnassingbé » publiée au début du mois de janvier 2025 par la « Synergie des étudiants et élèves du Togo (SEET) » fait admirablement écho à la lettre ouverte précédente. Il s’agit là d’une interpellation courageuse et exemplaire du Président togolais sur les deux décennies de sa présidence du Togo, après les 38 ans de présidence du Togo par son père, par la jeunesse estudiantine qui est l’élite du Togo de demain.
En écho à l’exhortation de l’hymne national togolais « dans l’unité nous voulons te servir », la devise du MPL-ABLODEVIWO est « le Togo, un seul peuple, une seule famille ». D’autre part, l’article 64 de la constitution togolaise plébiscité par le peuple en 1992 proclame « le peuple togolais seul détenteur de la souveraineté populaire », sachant que « de même que la carte n’est pas le territoire, les représentants du peuple ne sont pas le peuple ».
De plus, sachant que « l’alternance politique est aussi vitale à la démocratie que la respiration et l’oxygène le sont aux coureurs », la recommandation à la page 248 du rapport de la « Commission Vérité, Justice, Réconciliation », citée dans le préambule des statuts du MPL-ABLODEVIWO, proclame : « De ce point de vue, la CVJR estime nécessaire que le concept d’alternance politique fasse l’objet dun consensus entre les acteurs politiques, qu’il soit compris non comme l’occasion d’une revanche ou d’une chasse aux sorcières, mais comme le fonctionnement normal d’un système démocratique … La CVJR réaffirme que l’alternance politique est une aspiration légitime du peuple qui a le droit de confier les rênes du pouvoir au parti dont le programme politique semble prendre en compte ses attentes ».
C’est pour toutes ces raisons que le premier article du « Credo » et du « programme d’action » du MPL-ABLODEVIWO professe : « Travailler et lutter résolument pour l’avènement et l’enracinement du « changement dans la gouvernance du Togo », par « l’alternance politique pacifique cordiale au Togo », comme en Afrique du Sud à la fin de l’Apartheid, en « reprenant et en portant haut le flambeau de la Liberté » qui a permis au Togo de conquérir son indépendance, et en mettant en œuvre avec la non-violence et la détermination légendaires de Jésus, de Gandhi, de Martin Luther King et de Nelson Mandela, l’exhortation de l’hymne national togolais : « Togo debout, luttons sans défaillance » ».
C’est pour toutes ces raisons, en particulier au nom de « l’unité familiale » du peuple togolais, au nom du « peuple togolais, seul détenteur de la souveraineté populaire », au nom du « caractère vital de l’alternance politique pour la démocratie », et au nom de l’hymne national togolais exhortant chaque togolais à « aimer, servir, se dépasser, faire encore de toi, Togo chéri, l’or de l’humanité », que nous exhortons toutes les forces vives, politiques, associatives, religieuses, de la Nation Togolais, et tous les citoyens togolais à maintenir haute la flamme de leur aspiration à une vraie alternance politique, à la liberté et à la prospérité au « Pays de nos aïeux », pour « ré – enchanter ainsi le rêve du Père de l’indépendance du Togo, le rêve de la Liberté et de la Liberté Accomplie, le rêve de ABLODE, ABLODE GBADJA », conformément dixième point du « programme d’action » du MPL-ABLODEVIWO.
Lomé, le 13 janvier 2025
Professeur Pascal Kossivi ADJAMAGBO
Président National du Mouvement du Peuple pour la Liberté (MPL-ABLODEVIWO)