Le décès de la jeune fille de 13 ans, « Justine », continue de susciter des réactions. Après la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH), c’est le tour du Mouvement Martin Luther King (la Voix des Sans-Voix) de s’indigner contre cette pratique du mariage des enfants. Dans un communiqué, le mouvement appelle les autorités à prendre des mesures concrètes pour mettre fin à ce fléau. Lecture.
TOGO / MARIAGE FORCÉ ET SUICIDE D’UNE JEUNE FILLE À ASRAMA : LE MMLK APPELLE À UNE MOBILISATION NATIONALE CONTRE CETTE PRATIQUE
C’est avec une profonde consternation que nous avons appris cette semaine, via les réseaux sociaux, la tragédie survenue dans le village d’Asrama, situé dans la préfecture de Haho au Togo. Une fillette de 13 ans, accablée par les souffrances qu’elle vivait dans un mariage arrangé par son propre père, a choisi de mettre fin à ses jours. Ce drame bouleverse les consciences et révèle, une fois de plus, l’urgence de combattre les mariages précoces et forcés, pratiques encore trop présentes dans certaines communautés.
Une pratique condamnable et illégale
Le Code de l’enfant au Togo, en son article 267, interdit formellement le mariage des mineurs. Cette loi vise à protéger les enfants, en particulier les filles, contre des pratiques qui portent atteinte à leur dignité, leur santé et leur avenir. Malgré cette disposition, les mariages précoces persistent, souvent motivés par des considérations économiques, culturelles ou sociales.
Ce cas d’Asrama ne saurait être traité comme un simple fait divers. Il s’agit d’une violation grave des droits fondamentaux de l’enfant, qui a conduit à une issue tragique : la mort par suicide d’une fillette désespérée.
APPEL À UNE MOBILISATION NATIONALE
Face à cette situation désolante, le Mouvement Martin Luther King (MMLK) exprime son indignation et appelle à une mobilisation générale de tous les acteurs engagés dans la défense des droits humains.
Le MMLK invite par conséquent :
• Les organisations de protection des droits de l’enfant, telles que l’UNICEF, Plan International et Terre des Hommes, à se joindre à ce combat ;
• Les organisations féminines et les associations de défense des droits des femmes à intensifier leurs efforts de sensibilisation dans les zones rurales ;
• Les institutions publiques, notamment le ministère de l’Action sociale et de la Promotion de la femme, à renforcer leurs actions pour éradiquer ces pratiques.
Vu la gravité de cette situation, le MMLK envisage d’organiser une grande manifestation dans les jours à venir afin de réclamer justice pour cette jeune victime et exiger des sanctions exemplaires contre tous les responsables de ce mariage forcé.
DES ACTIONS URGENTES À MENER
Pour éviter que de telle tragédie ne se reproduise, le MMLK demande :
1. La réalisation d’une enquête approfondie : Les autorités judiciaires doivent éclaircir les circonstances de ce drame et traduire en justice les responsables, en particulier le père de la victime et toutes les personnes impliquées dans ce mariage arrangé.
2. Le renforcement des campagnes de sensibilisation : Les communautés rurales doivent être informées des conséquences négatives des mariages précoces et des dispositions légales en vigueur.
3. La mise en place de mécanismes d’alerte précoce : Il est impératif de créer des structures locales permettant d’identifier et de prévenir les mariages forcés avant qu’ils ne se concrétisent.
4. Un soutien accru aux enfants en détresse : Les services sociaux doivent être renforcés pour accueillir et protéger les jeunes filles en danger, tout en éduquant les parents sur leurs responsabilités envers leurs enfants.
UNE RESPONSABILITÉ COLLECTIVE
Ce drame est un appel à l’action. En tant que société, nous avons le devoir de protéger nos enfants contre toute forme d’exploitation et de violence. Il est temps de briser le silence et d’agir pour mettre fin aux mariages précoces, qui privent les enfants de leur enfance et hypothèquent leur avenir.
Le MMLK reste déterminé à œuvrer pour la justice et à sensibiliser sur ces enjeux cruciaux. Il ne cessera de réclamer un environnement sûr et respectueux des droits pour tous les enfants du Togo.
Fait à Lomé, le 12 janvier 2025
Président du MMLK