Depuis son élection en décembre dernier, le président ghanéen John Dramani Mahama multiplie les efforts pour réintégrer le Mali, le Niger et le Burkina Faso au sein de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Lors de sa visite à Abidjan le 5 mars, il a réaffirmé cette ambition devant son homologue ivoirien Alassane Ouattara, déclarant : « C’est mieux de rester en groupe de 15 qu’en groupes de trois ».
Mahama a entamé sa tournée par Bamako, où il a été accueilli à l’aéroport par le président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta. À l’issue de cette rencontre, il a annoncé la tenue prochaine de la Grande commission mixte de coopération Mali-Ghana et a réitéré la disponibilité des installations portuaires ghanéennes pour faciliter les échanges commerciaux du Mali, du Niger et du Burkina Faso, pays enclavés.
Le départ des trois États de la CEDEAO a également été au cœur des discussions. John Dramani Mahama a pris le temps d’écouter les préoccupations du gouvernement militaire, avant de plaider pour un dialogue constructif. « Il devrait y avoir un minimum de respect mutuel entre la CEDEAO et les trois pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) », a-t-il souligné devant la presse, ajoutant que « le manque de confiance est à la base des discordes, mais nous pensons que c’est encore possible de trouver un terrain d’entente ».
Outre la question de l’intégration régionale, les discussions portent également sur la coopération en matière de sécurité. Le Ghana, qui pilote l’« Initiative d’Accra », une stratégie distincte de celle de la CEDEAO pour lutter contre le terrorisme, entend jouer un rôle clé dans la stabilisation de la sous-région.
Assimi Goïta reçoit John Mahama au Mali : Vers un apaisement des tensions avec la CEDEAO ?
