C’est une décision qui fait la gorge chaude au Togo. L’exclusion de 43 élèves-garçons reconnus coupables de cas de grossesses sur les élèves-filles dans la Région des Plateaux. Le Directeur Régional de l’Éducation (DRE) de Plateaux Ouest motive sa décision par l’impact négatif des cas de grossesses sur les performances et le taux d’abandon ; le souci de dissuader la persistance du fléau dans les établissements dans la région éducative des Plateaux.
Plus loin, la légalité de la décision du DRE tire son fondement d’une lecture croisée des articles 19; 32 et 34 de la loi N°2022-020 du 02 décembre 2022 portant protection des apprenants contre les violences à caractère sexuel au Togo.
L’article 19 dispose que quiconque met enceinte une apprenante encourt des sanctions pénales. Première observation : Cette disposition est imprécise sur l’âge de l’auteur. C’est donc en vertu de l’article 32 qui prévoit des sanctions disciplinaires sans considération des sanctions pénales contre tout auteur de violences et faisant une lecture lato sensu de l’article 19 que la décision d’exclusion a été prise. Cette sanction, enfin a été prononcée indépendamment de la sanction d’exclusion d’un degré inférieur qui peut être prononcée par le chef d’établissement à la suite du conseil disciplinaire de l’école conformément à l’article 34 de la loi.
Autant les chiffres des cas de grossesses juste après le premier trimestre sont effroyables, autant la décision de suspension a été surprenante. Cela doit être la première fois dans l’histoire de l’école togolaise. Pour certains, il s’agit de la résultante de l’échec des autorités éducatives dans l’encadrement des apprenants.
Pour d’autres, c’est la démission des parents vis à vis de leurs responsabilités.
A l’évidence, cette situation mérite des réflexions plus approfondies des différentes parties prenantes d’autant plus qu’il s’agit de l’avenir de l’école togolaise.
Au-delà de tout, les jeunes élèves filles et garçons doivent aussi tirer tous les enseignements nécessaires de cette situation afin de prendre de bonnes résolutions pour leur propre avenir.
En attendant, les 43 «Balthazar « ont la possibilité de continuer leur aventure scolaire pour le compte de cette année scolaire en dehors de la zone éducative de Plateaux Ouest. Leurs parents auront-ils les moyens nécessaires pour faire face à cet imprévu ?
Honoré ADONTUI
Lecorrecteur.tg