Problèmes de terres et de chefferie à Kpario – Déclaration du Conseil Supérieur de la diaspora Tem en Allemagne

L’honneur revient au digne fils Tem Ayéva Hihione Aboudou, Conseiller Municipal de Tchaoudjo 3, d’avoir réveillé le chien qui dort. C’est en effet par sa lettre ouverte, envoyée au chef de l’état Faure Gnassingbé, en décembre 2024, que tous ceux qui semblaient avoir oublié ce torchon invisible qui brûle entre communautés autochtones Tem et leurs frères immigrés Kabyè, concernant la paternité des terres et le droit à la chefferie locale dans la région de Kpario, se sont réveillés. Arrêté et brièvement détenu, Monsieur Ayéva s’était vu interdire de revenir sur l’affaire avant d’être libéré. Mais le problème communautaire entre autochtones Tem et allogènes Kabyè est-il pour autant résolu? La réponse à cette question est naturellement non. Le problème demeure entier et il serait irresponsable de la part des autorités traditionnelles et surtout politiques de pratiquer la politique de l’autruche.

À la recherche de terres cultivables, les populations Kabyès furent acceuillies à bras ouverts sur des terres appartenant aux autochtones Tem, il y a de cela plusieurs générations. Et tout ça se passait dans la région de Kpario, à quelques kilomètres au sud de la ville de Sokodé. La première injustice faite aux autochtones Tem commença par le changement du nom «Kpario» en «Lama-Tessi». Pour les Tem, Kpario se trouvant sur les terres Tem et appartenant aux Tem, reste Kpario. En dehors des problèmes liés aux terres qui, normalement ne devraient souffrir d’aucun litige, les populations immigrées ne pouvant jamais en devenir propriètaires, est venue s’ajouter l´affaire du choix d’un chef traditionnel qui devrait revenir de droit aux autochtones. En avril 2017 les populations de Sokodé et du canton de Kadambara manifestèrent contre ce qui était pratiquement synonyme d’abolition de la chefferie traditionnelle Tem en faveur de la nomination d’un chef kabyè sur les terres Tem à Kpario.

En effet, dans le quatrième mois de l’année 2017, l’état togolais, à travers le ministre de l’administration territoriale, impose un chef traditionnel kabyè aux Tem, majoritaires et autochtones. Les populations allogènes dépendent normalement de la chefferie traditionnelle Tem. En dehors de ce problème lié à la chefferie traditionnelle, il existe aussi et surtout le litige foncier qui ne devrait pas, normalement en être un, si tout le monde y mettait de la bonne volonté et restait fidèle à l’histoire et aux traditions.
C’est au vu de ce qui précède que nous, fils Tem regroupés au sein du Conseil Supérieur de la Diaspora Tem en Allemagne (CSDTA),

1-) lançons un appel aux chefs traditionnels, aux cadres et aux populations Tcm, pour leur rappeler que les problèmes de chefferie et de terres à Kpario, malgré les pressions des uns ct des autres, ne sont pas encore résolus, et que par conséquent personne n i a le droit de baisser la garde. Notre appel va également au chef de l’état Faure Gnassingbé et au gouvernement togolais, pour qu’ils fassent preuve de responsabilité afin que les traditions et la vérité historique soient respectées à Kpario, pour que les populations autochtones Tem et allogènes Kabyè continuent à vivre côte à côte, en toute convivialité, comme elles l’ont toujours fait depuis des générations. Quant aux populations et aux jeunes de la préfecture de Tchaoudjo et surtout du canton de Kadambara, la vigilance, couplée à une disponibilité permanente pour une grande mobilisation jusqu’à la résolution définitive des problèmes à Kpario, doit être de mise.

2-) proposons aux chefs traditionnels et aux cadres Tem de s’organiser entre eux pour contacter les autorités compétentes de notre pays pour leur faire comprendre la nécessité d’une résolution définitive des problèmes de terres et de chefferie à Kpario.

3-) Exigeons que le nom «Kpario» de la localité retrouve ses lettres de noblesse comme nom officiel et que l’appelation «Lama-Tessi» soit nulle et de nul effet.

4-) Exigeons que le choix d’un chef traditionnel Tem sur les terres Tem dans la localité soit désormais la norme, comme le veulent la tradition et l’histoire. Ce qui serait synonyme d’un règlement définitif des problèmes de terres dont la parternité n’est, en aucun cas, discutable.

Fait à Cologne, le 27 mars 2025
Le Conseil Supérieur de la Diaspora Tem en Allemagne (CSDTA)

Pour le bureau
Le Président

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