Le 10 avril 2025, le parti togolais “Les Démocrates” a publié un communiqué adressé aux chefs d’État de l’Union Africaine (UA) pour dénoncer la proposition du président angolais João Lourenço de nommer Faure Gnassingbé comme médiateur dans le conflit entre la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda. Cette annonce, récemment relayée, a provoqué une vague d’indignation au Togo. Le parti, dirigé par Nicodème Habia, juge ce choix inapproprié au vu du bilan controversé du président togolais.
« Nous, Togolais de l’intérieur et de la diaspora, sommes surpris de cette proposition parce que à notre avis avant de désigner quelqu’un pour une médiation de cette envergure il faut s’assurer que cette personne soit un chef d’état qui n’a pas de sales casseroles, bien évidemment doté d’une sagesse et ayant une expérience en terme de médiation », écrit le parti dans son communiqué. Nicodème Habia et sa formation politique remettent en cause la légitimité de Faure Gnassingbé, rappelant son accession au pouvoir en 2005, qu’ils qualifient de violente : « Il est venu au pouvoir dans une mare de sang il y a 20 ans. »
Le texte souligne également l’incapacité du chef de l’Etat togolais à résoudre la crise politique dans son propre pays le Togo, qui perdure depuis plus de trois décennies : « Au Togo une crise politique persiste depuis plus de 30 ans, sans qu’il ne soit capable d’ouvrir un dialogue pour la résoudre ». Le parti “Les Démocrates” évoque les manifestations massives de 2012 et 2017, réprimées dans le sang, et dénonce une gouvernance marquée par « la répression de la population (assassinats des manifestants, prisonniers politiques), misère et pauvreté en hausse, détournements de l’argent public, promotion des assassins et voleurs de la République. »
Face à ce passif, le parti conclut que « Mr Faure Gnassingbé, vu ce qu’il traine comme mauvaise presse dans son pays, est mal placé pour se voir confier ce dossier brûlant qu’est la guerre congolo-rwandaise. » Cette prise de position reflète une opposition farouche à une nomination perçue comme une insulte aux principes de justice et de crédibilité qu’un médiateur international devrait incarner. Le parti de Jean-Pierre Fabre, ANC, a également fait une sortie dénonçant cette nomination.