Ma première lettre à Faure Gnassingbé, Président du Togo en fin de mandat

A

Monsieur le Président

Monsieur le Président, je sais et vous aussi, vous savez que vos lobbies ont dépensé notre argent pour soigner votre image et vous présenter comme un dirigeant moderne. Le phénomène a commencé au début du conflit larvé entre vous et votre frère Kpatcha Gnassingbé et s’est accentué après les manifestations du 19 août 2017 qui avaient fortement ébranlé votre pouvoir. Selon vos lobbies, vous êtes débordant de bonnes intentions et ce sont les autres qui vous empêchent de conduire le Togo au summum du développement.

Non, Monsieur le Président. Vous seul êtes le problème du Togo. Vous êtes le chef de cette minorité que vous avez créée et qui dépouille l’Or de l’humanité. Vous êtes le pionnier de la corruption. Vous êtes le promoteur des détournements. Vous êtes le planificateur du pillage systématique de nos ressources. Vous êtes le seul responsable de la descente aux enfers de notre pays.

Monsieur le Président, au cours d’une réunion tenue en juillet 2010 entre des membres de votre gouvernement et des représentants de la Banque Mondiale, M. Philip English, économiste principal à la Banque mondiale en mission au Togo, déclarait : « le Togo est un pays potentiellement riche mais mal géré ». Ce constat fait un peu plus de cinq ans après votre captation du pouvoir, était même repris dans un rapport encore disponible sur le site de la Banque mondiale. 15 ans plus tard, la situation s’est empirée. De nombreux programmes et projets que vos différents gouvernements ont concoctés pour réduire la pauvreté, on ne retient que des sigles : Document complet de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP), la Stratégie de croissance accélérée pour la promotion de l’emploi (SCAPE), le Programme d’urgence de développement communautaire (PUDC), le Plan national de développement (PND), et enfin la « feuille de route gouvernementale » qui s’achève en cette année 2025. Les milliards de francs CFA obtenus grâce à ces sigles n’ont permis qu’à créer de nouveaux riches qui sont avec vous.

Ils vous enrichissent. Ils s’enrichissent. Vous vous enrichissez. Monsieur le Président, vous-même, vous avez construit ou fait construire, un peu partout sur le territoire national, de luxueuses résidences privées. En dehors de votre résidence à la Caisse, vous en avez une  2ème à Agoè Cacaveli, une 3ème au pied du Mont Agou, une 4ème à Blitta, une 5ème à Pya, une 6ème à Défalé et une 7ème à Dapaong. Et depuis que certaines de ces somptueuses maisons ont été construites, vous n’y avez pas dormi plus d’une fois. Qui paie les frais d’entretien ? Qui paie les factures d’électricité et d’eau de toutes ces résidences gardées par des militaires ? Bien sûr, l’Etat que vous gérez comme une épicerie.

Ah, j’oubliais, vous avez également rénové, avec l’argent du pays, les nombreuses résidences appartenant à votre père : Camp RIT, Lomé II, Atakpamé, Elavagnon (Est-Mono) et Pya. Pendant ce temps, vous n’avez pas pu construire un seul centre de santé moderne. 20 ans de règne, 0 hôpital ! Les 20 plus de Faure + 20 ans de pouvoir = 0 pointé. 

Monsieur le Président, nous voilà en 2025, la dernière année de tous vos projets ou de tous vos sigles. Dans quelques jours, ce sera la fin de vos 20 ans au pouvoir. « Faure-vi Vodoua, Faure-vi Yesu » qu’on nous avait chanté lors de la farandole du sang en 2005 a formidablement échoué. Vous avez déçu les attentes.

Dominique Strauss-Kahn a beau proposer. Tony Blair a beau offrir ses services. Carlos Lopes, ancien secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique, a beau conseiller. Le Togo reste mal gérer. Tirer les leçons de votre échec et ne perdez plus le temps aux Togolais avec votre drôle de régime parlementaire.

Zeus Komi Aziadouvo

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *