Dans un communiqué en date du 11 avril 2025, quatorze organisations de la société civile (OSC) togolaise, dont le Front Citoyen Togo Debout, Novation Internationale et FEMME PYRAMIDE, expriment leur vive opposition à la proposition du président angolais João Lourenço, président en exercice de l’Union africaine, de désigner Faure E. Gnassingbé comme médiateur dans le conflit entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda. Ces organisations dénoncent le manque de légitimité et d’exemplarité du président togolais, pointant du doigt les violations répétées des droits humains, les restrictions des libertés et les manquements à la démocratie sous sa gouvernance. Lisez!
Communiqué (portant indignation des Organisations de la Société Civile Togolaise face à la proposition de Faure Gnassingbé comme Médiateur dans la Crise entre la RD Congo et le Rwanda)
« La paix n’est durable que lorsqu’elle est fondée sur une justice équitable et universellement respectée » Nelson Mandela
Lomé, le 11 avril 2025
Les organisations de la société civile togolaise, signataires du présent communiqué, expriment leur profonde indignation et leur désapprobation face à la proposition faite par le président angolais et président en exercice de l’Union africaine (UA), João Lourenço, le 05 avril 2025 de choisir le président Faure E. Gnassingbé comme médiateur dans la crise qui oppose la République Démocratique du Congo (RDC) au Rwanda.
Cette proposition, suscite de vives inquiétudes et une profonde incompréhension parmi les acteurs engagés pour la bonne gouvernance, l’alternance, la démocratie, la justice et les droits humains au Togo.
En effet, le président Faure E. Gnassingbé est un habitué des violations de l’ordre constitutionnel pour perpétuer un pouvoir dynastique. Le 06 mars 2024, il a persisté dans sa volonté de conservation illégitime du pouvoir, après deux décennies d’autocratie à la tête du Togo, en promulguant une Constitution illégale, illégitime sans consulter le peuple. Par ses actes, il viole également les dispositions de la Charte Africaine de la Démocratie, des Elections et de la Gouvernance et du protocole A/SP1/12/01 sur la Démocratie et la Bonne Gouvernance Additionnel au Protocole relatif au Mécanisme de Prévention, de Gestion, de Règlement des Conflits, de Maintien de la Paix et de la Sécurité de la CEDEAO. Il ne dispose donc d’aucune légitimé ni n’incarne les valeurs de justice et d’exemplarité nécessaires à une médiation crédible.
Depuis qu’il fut porté à la tête du Togo par des officiers généraux des forces armées togolaises, le soir du 05 février 2005, en violation des dispositions constitutionnelles, la gouvernance de notre pays est constamment marquée par des violations des droits humains (des dizaines de personnes sont arbitrairement détenues dans les geôles togolaises), la restriction dans l’exercice des libertés publiques, la restriction de la liberté de la presse (nombreux journalistes en exil), la restriction de la liberté d’association et de réunion, des élections truquées, (celles de 2005 ont marqué à jamais le versant sombre de l’histoire du Togo avec plus de 1000 morts ; en 2024 des fraudes sans précédent lors des élections législatives ont conduit à un score à la soviétique au profit du parti au pouvoir), des détournements des deniers publics, une justice instrumentalisée et outil de répression aux mains de l’exécutif etc.
Forts de ce qui précède, nous formulons la recommandation suivante : celle de privilégier un médiateur dont l’exemplarité est reconnue et incarnant des valeurs indispensables au succès d’une telle œuvre.
Ont signé :
FCTD – Novation Internationale – AJAAH – FEMME PYRAMIDE – FDCI – MMLK – CTSD-REJADD – SP-BT – AIAPED – WELL-TOGO – DRPDPS – ATDH – TLP TOGO