Désigné le 12 avril 2025 par l’Union africaine (UA) comme médiateur dans le conflit opposant la République Démocratique du Congo (RDC), le Rwanda et le Mouvement du 23 mars (M23), le président togolais Faure Essozimna Gnassingbé s’est immédiatement lancé dans sa mission.
Le 16 avril, il était à Luanda, en Angola, pour s’entretenir avec João Lourenço, président en exercice de l’UA. Les discussions ont porté sur la situation sécuritaire et humanitaire dans l’Est de la RDC, ainsi que sur les efforts nécessaires pour relancer le dialogue entre Kinshasa et Kigali. Lourenço a salué l’engagement de Gnassingbé, mettant en avant son rôle crucial pour la stabilité régionale.
Le même jour, Faure Gnassingbé s’est rendu à Kinshasa, où il a rencontré le président Félix Tshisekedi. Pendant près de deux heures, les deux hommes ont examiné les perspectives du processus conjoint Luanda-Nairobi, conçu pour restaurer la paix dans une région sous tension. Aucune déclaration n’a suivi, mais cette visite éclair témoigne d’une volonté d’agir vite et discrètement.
Le choix de l’UA, proposé par Lourenço et soutenu par plusieurs dirigeants africains, repose sur l’expérience diplomatique du chef de l’État togolais. Mais au Togo, l’opposition grince des dents. Plusieurs communiqués dénoncent une nomination jugée inacceptable.
« Peut-on raisonnablement confier une médiation, qui exige autorité morale, à un dirigeant dont la seule obsession est le maintien au pouvoir ? » s’interroge la Dynamique pour la Majorité du Peuple (DMP). Selon elle, cette nomination est « une insulte au peuple togolais », rappelant qu’à compter du 4 mai 2025, Faure Gnassingbé ne détiendra plus de mandat démocratique.
De son côté, l’ANC s’indigne : « Il est inconcevable qu’une organisation censée promouvoir la démocratie puisse s’appuyer sur un dirigeant issu d’un régime dynastique maintenu par la répression. Ce choix est non seulement inapproprié, mais profondément cynique. »
Pendant que les critiques s’accumulent, Faure Gnassingbé poursuit sa mission tambour battant. Il semble décidé à jouer pleinement ce rôle, qui pourrait renforcer, au moins en partie, sa légitimité sur la scène internationale.