En déplacement à Ouagadougou le weekend dernier, le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a accordé une interview à la Radiodiffusion Télévision du Burkina (RTB), diffusée en intégralité lundi soir par la chaîne publique sénégalaise RTS. Un entretien de 45 minutes dans lequel le chef du gouvernement est revenu sur les tensions régionales, en particulier sur le retrait des pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).
Interrogé sur cette décision du Burkina Faso, du Mali et du Niger de quitter l’organisation sous-régionale, Ousmane Sonko a exprimé ses regrets tout en adressant des critiques franches à l’égard de la Cédéao. « S’il y a un coup d’État, qu’est-ce qui a amené à ce coup d’État ? Et pourquoi ? Quand il y a du tripotage constitutionnel, la Cédéao n’en parle pas, quand les opposants sont brimés, la Cédéao n’en parle pas… jusqu’à certaines situations, alors on sort des communiqués, on (décrète) des embargos, on menace d’intervenir militairement… Ce sont ces erreurs qui nous ont conduits à ça (à ces retraits NDLR) ; j’espère que la Cédéao en (tirera) toutes les leçons. »
Le Premier ministre sénégalais a également réaffirmé l’importance du partenariat entre son pays et le Burkina Faso, indépendamment de la situation institutionnelle. « Même si ça a éclaté, nous continuerons à travailler ensemble. Nous avons vingt accords de coopération, signés et ratifiés. Vingt-trois autres sont en discussion. Vous pensez que cela va s’arrêter parce que le Burkina n’est plus dans la Cédéao ? Cela va continuer et même peut-être accroître notre coopération. »
Les domaines de coopération sécuritaire et économique ont été mis en avant comme prioritaires par les deux parties.
En revanche, aucune mention n’a été faite par Ousmane Sonko du cas de Guy Hervé Kam, avocat burkinabè détenu depuis un an à la prison militaire de Ouagadougou. Guy Hervé Kam fut pourtant l’un de ses avocats lorsqu’il était lui-même emprisonné au Sénégal en tant qu’opposant politique.
Au Burkina Faso, Ousmane Sonko critique la gestion des crises par la CEDEAO
