DEVOIR DE MÉMOIRE À PROPOS DE JEAN-LUCIEN SAVI DE TOVÉ, LE PRÉSIDENT SANS POUVOIR DE FAURE GNASSINGBÉ

SAVI DE TOVÉ, LE FAUX OPPOSANT

Le 4 mai 2025, s’est déroulée une mascarade politique au cours de laquelle la dictature des Gnassingbé a redistribué les fonctions politiques au sommet conformément à la constitution illégale et illégitime d’une soi-disant 5eme république.

Faure Gnassingbé a été proclamé président du conseil des ministres et Savi de Tové, qui avait disparu des radars, a été proclamé président de la république. Tout cela fait sourire. En effet, rien de nouveau sous le soleil, comme dirait l’autre. L’objectif visé étant la confiscation du pouvoir à vie par Gnassingbé.

À l’époque du COD 2, au début des années 1990, Savi de Tové s’égosillait dans les meetings de l’opposition en exigeant le départ d’Éyadéma dont il se moquait, accompagné par les rires du public. Après le massacre du Jardin Fréau par la sodatesque du dictateur, certains leaders ayant fui au Bénin, ont imaginé un truc complètement foireux: un gouvernement en exil dont Savi de Tové serait le premier ministre. Conformément à l’Acte 7 de la Conférence Nationale Souveraine, cette nomination revenait au Haut Conseil de la République dont j’étais le Rapporteur du Bureau. L’ancien premier ministre élu de la CNS, Koffigoh, ayant été récupéré par Éyadéma sans avoir eu la dignité de démissionner. C’est suite à cette odieuse trahison que l’idée d’un gouvernement en exil germa dans des esprits politiquement immatures. Quand arriva le courrier, le président du HCR. Mgr Kpodzro et le reste du Bureau hésitaient, douchés par l’expérience catastrophique de Koffigoh.

SAVI DE TOVÉ, PREMIER MINISTRE EN EXIL

Quand arriva le courrier du COD 2 sollicitant la nomination de Savi de Tové comme premier ministre en exil au Bénin, je m’y opposais catégoriquement, car argumentai-je, ce monsieur n’a jamais été un opposant à la dictature. Ses errements politiques avec son complice Edem Kodjo, m’ont donné raison plus tard lorsqu’ils rejoignirent le RPT avec armes et bagages jusqu’à ce jour où ils trônent au sénat. Concernant le “gouvernement en exil”, mon argument massu était l’abandon de la lutte sur le terrain. L’exil volontaire, une stratégie politique, de certains leaders, avait créé un vide politique dont profita la dictature pour se renforcer et procéder à la chasse à l’homme des opposants démocrates. Par ailleurs, le HCR qui fut incapable de contrôler Koffigoh à Lomé, du fait de ses zigzags politiques au service de ses ambitions personnelles et de l’option tribaliste de certains de ses proches de Kpélé, comment contrôlerait-il un premier ministre à l’étranger manipulé par des tendances divergentes et irréconciliables ? Tout le Bureau me suivit dans mon refus de me faire le complice de la nommination de Savi de Tové. Le président Kpodzro fut extrêmement soulagé et m’avoua que je lui avait retiré une sacrée épine du pied à cause des pressions qu’il recevait des politiciens exilés à Cotonou. Je lui dis de leur signifier le refus du Bureau avec mes arguments. Ce qu’il fit et Sanvi de Tové vit son rêve de premier ministre en exil s’envoler.

Faut-il s’étonner que son parti, la CPP accompagne le RPT-UNIR dans l’oppression du peuple togolais à travers ses institutions qui sont des coques vides antidémocratiques ?

Tout ça pour ça ? Quel honneur y a-t-il à être un président pour inaugurer des chrysanthèmes au sein d’une dictature ?

Ayayi Togoata APÉDO-AMAH

One thought on “DEVOIR DE MÉMOIRE À PROPOS DE JEAN-LUCIEN SAVI DE TOVÉ, LE PRÉSIDENT SANS POUVOIR DE FAURE GNASSINGBÉ

  1. Merci pour la mise au point… Concrètement, quelle est la prochaine étape, pour l’opposition ?

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