Presse au Togo : RSF alerte sur une dépendance inquiétante aux pouvoirs publics

La liberté de la presse au Togo continue de se heurter à des défis structurels et financiers majeurs. Dans son rapport annuel publié le vendredi 2 mai 2025, l’organisation internationale Reporters sans frontières (RSF) tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme sur l’état de la presse togolaise, pointant du doigt une dépendance croissante aux autorités publiques et aux annonceurs.

Le classement mondial de la liberté de la presse 2025 place désormais le Togo à la 121e position sur 180 pays, reculant de huit places par rapport à l’année précédente. Un recul préoccupant qui s’inscrit dans une tendance régionale observée également au Cameroun, au Bénin et au Sénégal.

Sadibou Marong, directeur Afrique de RSF, explique que cette situation découle d’un manque chronique de subventions publiques « transparentes » et équitables.

Le rapport souligne que les médias togolais, particulièrement les radios et télévisions, peinent à fonctionner de manière autonome, confrontés à d’énormes obstacles financiers. « Il est facile de créer un site d’information ou un journal, mais bien plus difficile de lancer une station de radio ou une chaîne de télévision », note RSF, ajoutant que l’Observatoire Togolais des Médias, pourtant instance morale de régulation, manque cruellement de moyens pour exercer efficacement son rôle.

« Bien que les journalistes puissent traiter la plupart des sujets de société sans craindre de représailles, ils préfèrent éviter les thèmes considérés comme tabous, tels que la corruption ou les questions entourant le président et sa famille », ajoute-t-il.

Face à cette réalité, RSF appelle les autorités togolaises à renforcer les mécanismes de soutien aux médias, à garantir une transparence totale dans l’attribution des aides publiques et à assurer une régulation réellement indépendante.

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