Togo: Et La Comédie Continue Sous le Nouveau Premier ministre Faure Gnassingbé….

Faure Gnassingbé change de titres (PR, PCM, PCT, PRT) comme il change de costumes, mais il reste constant avec sa comédie perpétuelle quant à la gestion catastrophique qu’il fait du bout de rectangle togolais

I – Polémique autour de l’ancien format de nationalité: une diversion impudique

Tout est parti du communiqué de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) publié le 7 mai 2025 qui exige que les dossiers de candidature aux élections municipales du 10 juillet 2025 soient accompagnés d’un duplicata du nouveau format du certificat de nationalité. Or, il existe aussi l’ancien format qui n’a jamais fait l’objet d’annulation au Togo. Plusieurs partis politiques et Groupes des Indépendants ont saisi la CENI aux fins de rapporter cette exigence qui n’a aucunement sa raison d’être.

En réponse aux préoccupations soulevées par les partis politiques, regroupements et candidats indépendants au sujet de l’article 250 du code électoral qui impose la présentation d’un duplicata du certificat de nationalité togolaise, la CENI a saisi la Cour suprême par une correspondance datée du 13 mai 2025 (n°310/2025/SC-OEFI/P/CENI).

Suite à cette saisine, la Cour suprême a rendu un avis favorable (n°042/2025/CS-P du 15 mai 2025), validant l’usage de l’ancien format du certificat de nationalité togolaise dans les dossiers de candidature.

Ainsi, les candidats peuvent désormais joindre une copie légalisée de leur ancien certificat de nationalité togolaise à leur dossier de candidature, sans obligation de fournir un duplicata du nouveau format, comme cela avait initialement été requis.

Dans la foulée, la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) se fait bruyamment discrète en revendiquant aussi la paternité du plaidoyer ayant abouti à la décision de la Cour Suprême. Elle a fait, dit-on des démarches auprès des pouvoirs publics pour la validation de tous les formats du certificat de nationalité togolaise. La CNDH s’est donc employée “pour que les municipales de juillet respectent les règles standard, souhaite qu’elles soient inclusives, apaisées et participent à l’enracinement de la démocratie dans le pays”, indique-t-on. Quoi de plus normal pour une institution dont l’essence se repose sur la défense des droits de l’homme!

Mais au fond, la CENI a posé un faux débat qui est exploité abusivement pour une diversion impudique des institutions de la République.

La CENI de Dago Yabre veut-elle faire croire qu’elle ignore l’existence de l’ancien format du certificat de nationalité au Togo détenu par la grande majorité des Togolais ?

En réalité, comme les surenchères autour du cautionnement, cette polémique autour du certificat de nationalité n’a pas du tout sa raison d’être.

Mais pendant qu’on y est, cela doit être l’occasion pour mettre définitivement fin à la problématique autour de l’ancien format du certificat de nationalité togolaise. Le gouvernement n’a pas officiellement interdit l’utilisation du format ancien du certificat de nationalité, ce qui signifie que les deux formats sont considérés valides. Mais certains rencontrent des difficultés et tracasseries insoupçonnables lors des démarches administratives notamment la demande de la carte d’identité et surtout le passeport. Insidieusement, on pousse les concitoyens à se faire délivrer le nouveau format. Certains sont allés loin en déclarant que cette ancienne version ne serait plus valable avant que Mme Kobauyah Kpatcha-Tchamdja, Directrice du Sceau, de la Nationalité et de l’Identité Civile ne vienne lever l’équivoque. Pour elle, le nouveau format offre plus de garantie en termes de sécurité mais ce n’est pas pour autant que l’ancien format n’est plus valable. Malgré cette mise au point sans ambiguïté, les abus de pouvoir continuent dans l’administration publique. Si tant est que par un plaidoyer soutenu auprès des autorités compétentes, la CNDH obtient que tout format du certificat de nationalité togolaise soit validé pour les prochaines élections municipales, elle doit se mettre à la tâche pour faire cesser les abus grossiers autour de ce document.

Ce qui est plus ahurissant, ceux qui disposent de l’ancien format et souhaitent avoir le nouveau, les conditions sont les mêmes comme s’ils n’ont jamais fait de nationalité à savoir légaliser leur acte de naissance, joindre l’original de l’ancien certificat de nationalité, une photo d’identité et une somme de 5000 francs pour obtenir la nouvelle version.

Au surplus, tout le monde sait le chemin de croix que constituent les démarches pour l’obtention de cette pièce administrative au Togo. Des demandes font parfois plus d’une année sans suite pendant ce temps les demandeurs ont déjà raté plusieurs opportunités de leur vie.

Au fond, il apparait à travers l’utilisation à géométrie variable de l’ancien format un dessein inavoué de faire saigner davantage les populations. En vérité, la légalisation de l’ancien format ne coûte que 500 FCFA alors le duplicata se fait à 1000 FCFA. Voyez-vous le rapport ? Le Président de la CNDH Me Lionel Sanvee, vivement au travail !

Pour tout, on ne peut pas payer un même service deux fois. Qu’on crée des guichets spéciaux au sein des Préfectures pour faire délivrer GRATUITEMENT le nouveau format à tous ceux qui disposent de l’ancien. C’est aussi simple si les gouvernants se respectent dans ce pays et sont vraiment au service du peuple.

II- Baisse du cautionnement aux municipales : Une comédie sans fin

La gestion du Togo ressemble parfois à un conte de fées. De grandes décisions qui engagent les orientations du pays sont généralement bâclées ou selon les humeurs de Faure Gnassingbé.

Après une première et véritable expérience de la décentralisation avec les élections municipales du 30 juin 2019, le processus du renouvellement des instances des 117 Communes du Togo a été lancé comme un cheveu dans la soupe le 28 avril 2025 par décret qui fixe la tenue du scrutin le 10 juillet 2025. La campagne électorale est annoncée sur le mardi 24 juin à zéro heure pour s’achever le mardi 08 juillet à 23 h 59 min. A ce titre, le financement public qui sera alloué par l’Etat pour appuyer les formations politiques, ainsi que les candidats indépendants est fixé à 500 millions FCFA. Le cautionnement est fixé à 50.000 FCFA par candidat, et 25.000 pour les femmes. Comme dans une épicerie, tous ces décrets ont été pris par le gouvernement de façon unilatérale. Comme si les Togolais sont condamnés à subir les oukases du pouvoir infécond du régente le pays depuis presque six décennies, la même situation se produit à chaque élection au Togo. Alors que le dépôt des dossiers de candidatures a commencé le 20 mai, le lendemain, le gouvernement a décidé de revoir à la baisse le montant de cautionnement de 50 000 à 25 000 FCFA pour les hommes et de 25.000 à 12.500 pour les femmes. Il se rapporte que le Président du Conseil, Faure Gnassingbé a signé le décret y afférent suite à un rapport du ministre de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et de la Chefferie Coutumière.

Tout ceci fait suite à la 20e session du Cadre permanent de concertation (CPC), tenue le 19 mai à Lomé au cours de laquelle la question du montant du cautionnement a été soulevée. Et ce n’est pas la première fois que M. Gnassingbé joue au yoyo avec les élections même en changeant de fonction. Déjà en 2019, ces frais fixés de façon cavalière ont été réduits de moitié pour les municipales du 30 juin 20219 soit 20.000 pour les candidats et 10.000 FCFA pour les candidates.

De 200.000 en 2018, le cautionnement était passé à 500.000 pour les législatives du 29 avril 2024. Sur la base de quels critères ce cautionnement a-t-il été fixé ? Aucune si ce ne sont selon les humeurs du successeur de Eyadema Gnassingbé puisque à quelque trois semaines du scrutin, ces frais ont été ramenés à 300.000 FCFA pour les candidats aux législatives, contre 500.000 FCFA initialement, tandis que les aspirants aux régionales se sont acquittés de 150.000 FCFA, au lieu des 200.000 FCFA précédemment fixés.

A quoi rime toute cette comédie qui décrédibilise les gouvernants dans l’organisation des scrutins au Togo? Pourtant, il suffisait juste d’engager un processus inclusif avec les différentes parties prenantes pour mettre fin à cette farce impudique. Qui peut prendre au sérieux un pouvoir qui donne l’air de s’amuser avec le destin de toute une nation ?

III- Suspension de prise en charge d’électricité et d’eau aux résidences des ministres : pourquoi c’est un gros canular

Dans une lettre circulaire en date du 23 mai 2025 du ministre sortant de l’Economie et des Finances Essowè Georges Barcola ,« il a été décidé de mettre un terme à la prise en charge par le Trésor Public des factures d’eau et d’électricité relatives aux résidences personnelles ou privées des Ministres. »

Pour M. Barcola, cette mesure est prise dans le cadre de la réforme de la gouvernance publique et de la rationalisation des charges supportées par le budget de l’État. Elle vise à « renforcer l’équité et la responsabilité dans la gestion des ressources publiques, en alignement avec les principes de bonne gouvernance, de sobriété de l’État et d’exemplarité attendue des hauts responsables publics.» Dans ce sens, le Trésor Public va prendre toutes les dispositions avec la Compagnie Énergie Électrique du Togo (CEET) ainsi que la Togolaise des Eaux (TdE), afin de permettre aux intéressés de s’acquitter personnellement de leurs consommations d’eau et d’électricité à usage domestique, à compter du 15 mai 2025.

Il n’en fallait pas plus pour emballer une partie des Togolais dans la nasse en ce moment de vive tension liée à l’augmentation de 12,5 % des tarifs d’électricité.

Certains vont plus loin et se demandent pourquoi cette mesure n’est pas élargie au Président du Conseil qui dispose de plusieurs résidences privées sur le territoire national.Il en est de même la situation de certaines casernes du Togo où le gaspillage d’énergie est rapporté par des concitoyens.

Mais au fond, comment peut-on s’assurer de l’effectivité d’une telle mesure dans un pays caractérisé par la grande opacité généralisée dans la gouvernance ?

Bien plus, quel cadre légal encadre la mesure de Barcola ?

In concreto, la vraie question est de savoir si les avantages dont jouissaient les ministres leur avaient été accordés par un arrêté, un décret ou une loi?

Dans ce cas, seul l’arrêté, le décret ou la loi pourrait les en priver, mais sans rétroactivité.

Une circulaire en droit est un acte unilatéral destiné à expliquer un texte notamment loi, décret ou arrêté. Elle permet à une autorité de donner des instructions à ses services ou fournit une interprétation des lois et règlements qu’elle doit appliquer.

La circulaire ne crée pas de droits ni d’obligations pour les administrés et ne peut pas déroger aux lois et règlements.Ces avantages doivent nécessairement trouver une source dans la loi ou un règlement sinon le Trésor Public ne peut pas les prendre en charge : C’est le principe de la légalité des dépenses publiques.Ce qui voudrait dire qu’une circulaire du ministère ne peut interdire ce qui est prévu par la loi des C’est aussi simple que ça.

Maintenant, au cas où il n’existe aucune disposition légale qui consacre ces privilèges aux ministres, il s’impose un audit indépendant pour situer les responsabilités étant donné qu’un ancien ministre affirme qu’il est arrivé entre temps un rapport du ministère de l’Energie en conseil des ministres qui indique qu’un ministre a consommé jusqu’à quatre millions FCFA par mois d’électricité dans ses résidences privées.

Il y en a qui , sans conscience professionnelle,ont climatisé jusqu’à leur garage et s’en glorifient.

On peut facilement imaginer le gouffre et le mal profond inhérent à ces actes antipatriotiques occasionnés par des gens censés être au service du peuple.

En définitive, cette mesure sans clarification conséquente, est un gros canular pour flouer la misérable population du Togo.

Source: lecorrecteur.tg

One thought on “Togo: Et La Comédie Continue Sous le Nouveau Premier ministre Faure Gnassingbé….

  1. La prise en charge des frais d’électricité par l’employeur n’est pas un problème, le problème c’est qu’il n’y a pas de montants plafonds… Les gens disent que les femmes de militaires sont des grandes commerçantes de produits frais ou congelés, parce que le courant électrique est gratuit pour les soldats !

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