«…C’est dans un tel climat d’échec dû à un manque de vision, que se prépare une confiscation définitive du pouvoir par une réforme taillée sur mesure. Que vaut l’instauration d’un régime parlementaire dans un pays où les députés et/ou sénateurs sont choisis? Il transparaît dès lors, que ces sénateurs, députés, gouverneurs, et autres figures imposées, n’ont d’autre vocation que d’entériner, sans débats, ni contradiction, la mise en place de Faure Gnassingbé, au mépris de la souveraineté du peuple Togolais. En réalité, ceux qui se congratulent aujourd’hui d’occuper des postes de pouvoir sous ce régime sont, en réalité, les plus enchaînés.
…Dans ce contexte d’échec des politiques publiques, de projets avortés, de chantiers inachevés, de détournements de deniers publics laissés impunis, la responsabilité personnelle de Faure Gnassingbé est totale, pleine et entière. Architecte d’un système fondé sur la peur et l’impunité, il écrase toute voix dissidente par l’intimidation, la violence, les arrestations, ou l’exil. Je rappelle, à toutes fins utiles, que je suis toujours dans l’attente de mon attestation d’origine qui doit servir à la création de mon parti politique.»
(Mme Essossimna Marguerite GNAKADE Ancienne Ministre des Armées du Togo, Lomé, 02 mai 2025)
On voit bien que ces propos sans appel sur la dramatique situation politique togolaise, et sur, surtout, la responsabilité personnelle de Faure Gnassingbé, viennent de quelqu´une qu´on désignerait par une habituée de la maison RPT-UNIR, une cacique du sérail. Épouse du feu Ernest Gnassingbé, un des nombreux enfants d´Éyadéma, Mme Essossimna Marguerite GNAKADE, en dehors d´être originaire de l´éthnie kabyè, -un détail très important dans l´entendement politique togolais-, est devenue par là une proche, sinon, une très proche de la famille Gnassingbé. Une telle déclaration très critique contre la façon dont le Togo est dirigé depuis surtout 2005, si elle avait été faite au début des années ´90, par exemple, aurait été classée comme l´oeuvre d´opposants radicaux au système en place. Une telle dénonciation de la gouvernance calamiteuse de Faure Gnassingbé pouvait venir de n´importe quel opposant, mais pas de Madame Gnakadé, qui devrait défendre becs et ongles un régime qui conduit le Togo et les Togolais tout droit dans le mur; parce qu´elle est Kabyè et surtout parce qu´elle peut se vanter d´être l´ex-épouse d´un des frères du président. Un raisonnement de notre part, volontairement naïf, réducteur et surtout méprisant pour l´intelligence et la liberté d´esprit de l´intéressée.
Un raisonnement pourtant malheureusement répandu depuis l´ère Éyadéma, où tous, ou presque tous ceux qui sont originaires du nord du pays, et surtout de l´ethnie du président, sont considérés comme co-responsables de la façon dont le pays est dirigé, et taxés d´enfants gâtés du régime. Cependant, si nous remontons l´histoire récente de notre pays, nous pouvons constater que l´édification et le renforcement du régime de Gnassingbé Éyadéma, voire sa mutation en un régime de dictature pur et dur, fut l´oeuvre d´un entourage composé de barons, civils comme militaires, originaires de presque toutes les préfectures et ethnies du Togo. De même, les grands théoriciens et plus zélés parrains de l´animation politique qui fit d´Éyadéma un messie et un dieu sur terre, se recrutaient surtout dans des régions normalement insoupçonnées, s´il fallait considérer que le régime Gnassingbé était du Nord et surtout Kabyè. Il en était de même pour la transformation de l´armée togolaise en une milice tribale, voire familiale, devenue aujourd´hui la branche armée du régime de dictature et un épouvantail pour le peuple togolais. Des officiers supérieurs, dont nous n´avons pas besoin de citer les noms, de presque toutes les ethnies, qui étaient les yeux et les oreilles du dictateur Éyadéma à l´époque, savaient ce qui se tramait et se préparait, et avaient laissé faire. Et certains d´entre eux avaient malheureusement fini par être des victimes du monstre qu´ils avaient, plus ou moins, contribué à élever.
Et si nous considérons aujourd´hui le renouveau démocratique qui peine à devenir une réalité au Togo, depuis plus de trois décennies, à cause de la féroce résistance du régime Gnassingbé, on aura remarqué que le monde des opposants qui dénoncent et condamnent la dictature, avec son corrollaire de violations des droits de l´homme et de détournements des deniers publics, est un monde pluriel, régionalement et ethniquement parlant. Et c´est pourquoi les persécutions exercées par la dictature, d´Éyadéma à Faure Gnassingbé, n´ont jamais épargné personne, qu´il soit opposant kabyè, du nord, du sud ou de l´est du pays. Des barons civils ou des militaires en rupture de ban avec le régime, de toutes les ethnies de notre pays, ont dû s´exiler pour sauver leur peau. Aujourd´hui, parmi nos frères et soeurs kabyè qui luttent pour une meilleure gouvernance politique, comme la majorité des Togolais, on peut citer les plus connus en exil que sont Olivier Amah, François Akila-Esso Boko et beaucoup d´autres anonymes.
Vu tout ce qui précède, avec surtout la dernière sortie de Dame Gnakadé, une très proche de la famille Gnassingbé, dernièrement ministre des armées du régime togolais, sans oublier les sorties courageuses, dénonciatrices de la dictature, de l´artiste engagé Essowè Narcisse Tchala alias Aamron, le narratif sur un supposé pouvoir kabyè, protégeant les Kabyè et leur profitant, n´est-il pas entrain de s´effondrer comme un château de cartes, au fur et à mesure que les évènements politiques au Togo, dictés par les aléas de la lutte contre la dictature, continuent leur petit bonhomme de chemin? Et l´arrestation de Aamron, il y a quelques jours, ne vient-elle pas confirmer, comme s´il en était encore besoin, que le régime de dictature togolais, incarné aujourd´hui par Faure Gnassingbé, n´est d´aucune ethnie, ni d´aucune région de notre pays? Il est tout simplement un régime malfaisant pour l´avenir du Togo. Nous ne disons pas que le népotisme ou le «mendèfrèrisme» n´existe pas. Ce sont des tares, malheureusement inévitables dans toutes républiques bananières, comme chez nous au Togo, où les institutions de la république, créées pour protéger les citoyens et promouvoir l´égalité des chances pour tous, ne le sont que pour la galerie.
Samari Tchadjobo
Allemagne
Chers politiques, dites vous que le Togo est gouverné par Faure et l’ethnie kabye de Pya ? Honnêtement, UNIR a rallié toutes les localités du pays… L’opposition totolaise n’a plus de base actuellement… Même si nous enlevons l’actuel PCM, regardez ceux qui vont rester… Changeons de disque. Le vieux est rayé et son message n’est 0lus adapté à la circonstance.