RDC-Rwanda : Un accord de paix signé au USA sans le médiateur Faure Gnassingbé

Un accord de paix entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda a été signé ce vendredi à Washington, sous l’égide des États-Unis. Ce texte, qui vise à ramener la stabilité dans l’est de la RDC, a été conclu sans la participation du président du conseil des ministres togolais Faure Gnassingbé, pourtant désigné médiateur officiel par l’Union africaine (UA).

L’absence du Togo à la table des négociations a relancé les critiques autour de la nomination controversée de Faure Gnassingbé à ce poste sensible. Contestée dans son propre pays, où des manifestations contre son régime ont récemment fait plusieurs morts, cette désignation avait suscité une vague d’indignation au sein de la classe politique togolaise et de la société civile. Pour ses détracteurs, Faure Gnassingbé, qui fait face à une grave crise politique après une révision constitutionnelle controversée, n’avait ni la légitimité ni la neutralité requises pour assumer un tel rôle.

Malgré les critiques internes, cette nomination avait été saluée à l’international, notamment par les Nations unies, certains États africains et des partenaires diplomatiques de l’UA. Mais à Washington, le nom du Togo ne figurait ni parmi les délégations présentes ni dans les remerciements officiels.

Le président de la Commission de l’Union africaine, Mahamoud Ali Youssouf, a salué dans un communiqué la signature de l’accord comme « une étape importante vers la paix, la stabilité et la réconciliation dans la région ». Il a également souligné « le rôle constructif et de soutien joué par les États-Unis et le Qatar pour faciliter le dialogue ».

L’accord s’inspire d’une déclaration de principes adoptée en avril dernier et prévoit des engagements réciproques sur « le respect de l’intégrité territoriale et l’arrêt des hostilités » dans la région du Nord-Kivu, théâtre d’affrontements avec le groupe armé M23.

La cérémonie s’est tenue en présence du secrétaire d’État américain Marco Rubio, ainsi que des ministres des Affaires étrangères congolais et rwandais, Thérèse Kayikwamba Wagner et Olivier Nduhungirehe.

Le président américain Donald Trump a salué « un nouveau chapitre d’espoir » pour la région. « Aujourd’hui, la violence et la destruction prennent fin, et toute la région entame un nouveau chapitre d’opportunités, d’harmonie et de paix », a-t-il déclaré, ajoutant que cet accord devrait aussi permettre aux États-Unis d’obtenir des droits miniers en RDC.

Au Togo, pendant ce temps, les manifestations contre le pouvoir en place se poursuivent. Trois personnes ont été tuées lors des mobilisations à Lomé, les 26, 27 et 28 juin dernier, bien qu’aucun bilan officiel n’ait été communiqué par les autorités.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *