Mardi, les chefs des quartiers du Grand Adakpamé ont exprimé leur position face aux manifestations annoncées pour les 26, 27 et 28 juin prochains sur le territoire togolais.
Réunis hier après midi en concertation sur le terrain de Bè Adakpamé Dangbuipé (Golfe 1), ces têtes couronnées ont réaffirmé « leur attachement à la paix, à la cohésion sociale et au respect des institutions de la République », tout en exprimant leur soutien aux mobilisations « pacifiques et dûment autorisées par les autorités compétentes. »
Toutefois, ils s’opposent fermement à toute initiative contraire au cadre légal. « Nous ne refusons pas les manifestations ; si une manifestation est autorisée, comme c’est écrit dans la loi, elle peut se dérouler de façon pacifique. Mais si une manifestation n’est pas autorisée et que quelqu’un a forcément le désir de manifester, il n’y a pas de problème, il va dans son village ou dans sa localité pour manifester là-bas. Faire une manifestation non autorisée à Adakpamé, nous n’allons pas accepter… On en subit énormément et nous voulons corriger ce phénomène qui empêche nos jeunes frères lorsqu’ils vont chercher de l’emploi. Il est inacceptable que des actes non conformes à la loi soient imputés, à tort, aux fils et filles autochtones du Grand Adakpamé », a fait savoir Togbui Adjikou Lanklivi 1er d’Adakpamé Kpota-Colas (photo).
Ces autorités traditionnelles rappellent également que « toute personne résidant sur le territoire du Grand Adakpamé et désireuse de participer à des manifestations non autorisées est priée de le faire sur son territoire d’origine. »
Dans un appel au calme, les chefs invitent les populations locales à « faire preuve de responsabilité citoyenne », tout en encourageant l’expression des revendications « dans le strict respect des lois et règlements de la République. »
« Nous réitérons notre engagement à protéger la paix, la tranquillité, le vivre-ensemble et la stabilité, conditions essentielles à un développement harmonieux et durable », concluent-ils.
Le 6 juin 2025, des manifestations ont éclaté à Lomé après l’arrestation du rappeur engagé Aamron, marquant une contestation sociale et politique grandissante. La répression a conduit à 56 arrestations.
Ce mouvement, mené par une jeunesse en rupture avec les partis traditionnels, annonce d’autres mobilisations : une grande manifestation est prévue le 23 juin à l’appel de l’opposition et des OSC, suivie de protestations les 26, 27 et 28 juin organisées par la diaspora togolaise.