Encore un péage. Cette fois à Aného, à une quarantaine de kilomètres de Lomé. Et une fois de plus, les Togolais ne décolèrent pas. Les réseaux sociaux ont explosé de commentaires cinglants, moqueurs, désabusés.
Ce n’est pas qu’un simple poste de péage qui suscite ce ras-le-bol : c’est tout un symbole. Celui d’un pays où les priorités semblent inversées marqué par la dégradation des infrastructures routières et le coût de la vie en hausse.
« Le Togo est clôturé par les péages. Partout, c’est les péages, mais rien ne change », s’indigne un internaute. Une autre voix, tout aussi critique, déplore l’absence d’une baisse des tarifs, alors que « d’autres pays vont jusqu’à annuler les leurs ». L’idée d’un « 20e pont de péage » dans un pays aux « routes bancales » passe mal. Un contraste entre l’absence de marchés et d’hôpitaux modernes et la prolifération de postes de péage flambants neufs.
La colère est d’autant plus vive que certains perçoivent ces infrastructures comme des outils d’enrichissement d’une élite restreinte : « Des pillages… la minorité en œuvre ! », lance un abonné, visiblement exaspéré. D’autres vont jusqu’à moquer l’appellation « péage moderne », y voyant une insulte à l’intelligence des citoyens : « Lala même maaaa humm… Kopé djodjo ya ??? », écrit un utilisateur, utilisant l’ironie pour exprimer sa désillusion.
À travers ces réactions, c’est un sentiment profond de frustration et de perte de confiance dans les choix prioritaires des autorités qui s’exprime. Pour beaucoup, les péages symbolisent désormais non pas le progrès, mais un système qui semble ignorer les véritables besoins de la population.